Des algues, des livres et du Jazz

Tout a commencé par des rencontres. Celles des trois auteurs invités par l’association Saint-B’Art à l’occasion de son 16e Festival Livre et Jazz avec les écoliers et les collégiens de Saint-Barthélemy. Dès lundi matin, Vincent Doumeizel, Kris et Clémentine Sourdais sont allés visiter des élèves des écoles de l’île et du collège Mireille Choisy. Pour des échanges artistiques, bien entendu, mais aussi éducatifs et surtout joyeux. L’auteur et dessinateur Kris, comme l’illustratrice Clémentine Sourdais, ont entraîné les enfants dans le sillage de leur passion pour travailler avec enthousiasme et insouciance sur des dessins, des perspectives, des scenarios. Pour Vincent Doumeizel, la tâche était double puisque l’auteur de l’ouvrage intitulé « La révolution des algues » souhaite faire passer son message sur l’importance du développement de la culture et de l’utilisation des algues à travers le monde mais aussi, pourquoi pas, convaincre quelques enfants de le rejoindre (plus tard, cela va sans dire) en empruntant la voie scientifique. Principalement pour devenir biologiste marin, car ceux-ci manquent cruellement à l’heure actuelle, répète-t-il à l’envi.

« Les algues, une bombe nutritionnelle »

Un discours que le conseiller océan au pacte mondial des Nations Unies a repris et martelé lors d’une conférence donnée lundi soir dans le jardin du Brigantin, à Gustavia. Devant un auditoire d’une soixantaine de personnes, le fondateur (avec le CNRS - Centre national de la recherche scientifique - et l’ONU) de la première coalition mondiale des acteurs des algues a insisté quant à l’importance cruciale que revêt la problématique des algues dans le monde. « Grâce aux algues, nous pourrons nourrir la planète entière, réparer la biodiversité et le climat, mais aussi réduire les inégalités, a-t-il déclaré. Il faut apprendre à planter, cultiver et protéger les algues. Elles constituent une nourriture magique, une bombe nutritionnelle pour la santé. » Il va sans dire que l’auteur-voyageur a pris soin d’exposer toutes les difficultés auxquelles se heurtent ce développement. Principalement en France. En raison de la législation ou plutôt d’absence de législation cohérente, de structure, de filière d’apprentissage et de spécialiste. « Tout est à mettre en place, a-t-il précisé. Or, les algues n’ont besoin de rien pour pousser. De l’eau salée, du soleil, et c’est tout. Aujourd’hui, les algues alimentaires, c’est un bazar incroyable. Chaque pays à sa réglementation. » Ce vendredi, de 18h30 à 20 heures, Vincent Doumeizel présidera une nouvelle conférence dans la grande salle de la capitainerie, à Gustavia. Un rendez-vous à ne pas manquer pour celles et ceux qui souhaitent être surpris, apprendre et comprendre. Notamment sur les sargasses ou les innombrables perspectives qu’offre la culture et l’industrialisation des algues.
Parallèlement, comme l’impose le rythme effréné du Saint-B’Art Livre et Jazz Festival, un concert d’ouverture s’est tenu mardi soir à l’Esprit, à Saline. La formation The Hypnotiks a ouvert le bal, avec une énergie qui s’est naturellement transmise au public. Ce jeudi soir, l’auteur-compositeur-interprète Thomas Khan prend le relai au Tropical (19h30), à Saint-Jean. Demain, vendredi, les artistes de The Hypnotiks investiront le Sélect, puis samedi le Manapany, toujours à partir de 20 heures.
Dimanche, à 11 heures, tandis que les promeneurs du Marché de Saint-Barth arpenteront la rue De Gaulle, les musiciens invités du Festival animeront une grande parade « New Orleans » dans cette même rue et sur celle du bord de mer. Et le programme se poursuivra jusqu’au concert de clôture, samedi 8 avril à l’Arawak.