Jusqu’au 15 avril, l’artiste peintre Cyril Kongo va exposer à Saint-Barthélemy. Une partie de ses œuvres va être présentée au sein de la bijouterie Diamond Genesis, à Gustavia. Mais cet habitué de l’île, puisqu’il a déjà exposé lors des Voiles de Saint-Barth en 2016 puis en 2018 au Wall House, ne se contente pas de ce seul événement. En effet, tout au long du mois à venir, il travaille parallèlement dans un atelier éphémère dans le quartier de l’Anse des Cayes. Il y travaille sur une série qu’il a d’ores et déjà baptisé « I love Saint-Barth ».
L’une des particularités de Cyril Kongo est qu’il est un artiste issu du street art. Au milieu des années 80, il se fait connaître après avoir rejoint un collectif de graffeurs en région parisienne, le Mac Crew. Il s’illustre notamment en réalisant des fresques monumentales qui lui valent une exposition internationale et lui ouvrent les portes des Etats-Unis. Progressivement, au gré de ses expériences et de son évolution, il s’éloigne de la rue pour se plonger dans un autre univers : celui des ateliers.
« Le graffiti, une discipline artistique libre »
De galerie en galerie, il bascule vers le monde du luxe. Hermès, Chanel... « J’adore le travail bien fait alors j’ai très vite eu envie d’embrasser ce monde d’excellence, que ce soit dans l’horlogerie, la mode ou la voile, explique-t-il. Le graffiti est une des rares disciplines artistiques qui est encore libre. Il n’y a aucune frontière. On peut passer d’une voile de bateau à une montre ou encore à une cabine d’Airbus. C’est ce genre de grand écart que peut avoir cette discipline. Il existe une idée arrêtée, préconçue du graff, parce que les gens ne connaissent pas. Or, mon travail part de la main, j’y vois un geste de l’humanité. La première trace de notre race, la race humaine, ce sont des écritures sur les murs dans les grottes de Lascaux. Le travail d’écriture est très important. C’est un vocabulaire graphique qui me vient de la rue. J’aime le présenter dans des écrins inattendus. »
Dans la bijouterie Diamond Genesis de Gustavia, Cyril Kongo va proposer des œuvres réalisées en 2021. « Ce sont des tableaux qui parlent d’amour, glisse-t-il. Certains que j’ai réalisés à la Saint-Valentin. Et puis il y en a un que j’ai peint dans l’ancienne galerie de Pablo Picasso, grâce à son arrière-petit-fils, Florian. Un autre, « Timeless », reprend une série réalisée pour Hermès. Tout est essentiellement basé sur l’amour. »
L’artiste a également apporté dans ses bagages des dessins réalisés à Saint-Barth lors d’un précédent séjour. Il va sans dire que sa présence n’est pas étrangère à la tenue de la Bucket Regatta.