Un quai à La Pointe, qui devrait accueillir les bateaux de location à la journée, et un immeuble rue de la Paix.
Le conseil territorial a validé la dépense de 4,6 millions d’euros pour l’acquisition de deux bien dans Gustavia.
Le premier vote s’effectue en l’absence de Bruno Magras : le quai concerné, en face du restaurant La Guérite, étant vendu par son beau-frère.
« J’ai réussi à négocier une baisse par rapport au prix initialement proposé ! » lance le Président avant de quitter la salle. Les élus valident le prix de 2,5 millions d’euros pour ces 454 m2 qui accueillent déjà la société de location de bateaux Ocean Must. Un montant légèrement supérieur à l’évaluation de France Domaine, établie à 2,46 millions d’euros.
Hélène Bernier, élue Saint-Barth Autrement, s’inquiète du surcoût que représentera d’éventuels travaux : « Dans quel état est ce quai ? Y aura-t-il des travaux à faire?» Sophie Durand-Olivaud, directrice des services techniques, répond sans ambages : « Je ne sais pas. L’aménagement viendra dans un second temps. » « On saisit une opportunité, c’est conforme à la politique d’acquisition de la Collectivité », résume le vice-président Nils Dufau, qui présente le dossier. «Je pense que l’objectif de la Collectivité est de devenir propriétaire de toutes les parcelles autour de la rade, ne serait-ce que pour faire une promenade d’un bout à l’autre », ajoute Sophie Durand. La somme pour l’achat de ce quai est provisionnée. Il devrait accueillir d’autres sociétés de location de bateau à la journée, “day charters”, notamment les catamarans installés en face qui manquent d’espace, près de la gare maritime.
Une salle de spectacles “Stelios Haji-Ioannou” ?
Bruno Magras revient dans la salle pour la seconde acquisition du jour, un immeuble de quatre logements sis rue de la Paix, vendu par l’homme d’affaires Stelios Haji-Ioannou, armateur chypriote et fondateur d’EasyJet, qui possède de nombreux biens immobiliers sur l’île. « Il aimerait bien que, s’il y a une salle de spectacles, son nom y figure. Je lui ai dit que je n’y voyais pas d’inconvénient, en fonction de la transaction que nous allons faire... Il a déjà accepté de ne pas surenchérir à l’évaluation de France Domaine, inférieure à ce qu’il a acheté si j’ai bien compris», annonce Bruno Magras. En gros, s’il fait une ristourne à la Collectivité sur son bien, facilitant ainsi la construction du parking, Stelios Haji-Ioannou pourrait bien se voir remercié officiellement par une dénomination de la salle de spectacles... Mais pour l’instant, rien n’est acté.
Ce bâtiment est accolé à la vaste parcelle où la Collectivité projette de construire le parking souterrain de 160 places environ, qui serait surplombé par une salle de spectacles. Il empiète même sur cette dernière, en partie. Il doit donc être acheté pour être détruit. Pas de discussion sur le sujet, les élus votent pour.
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Statu quo sur l’économie
Les petites entreprises, commerçants et indépendants sont dans le dur de la crise du coronavirus, en particulier celles qui ne savent pas quand elles pourront rouvrir, ni dans quelles conditions.
Ce sujet central n’a été soulevé à aucun moment par les élus, au conseil territorial de vendredi. Ni lors des précédentes réunions, hormis lorsqu’il s’était agi d’expliquer la continuité de l’activité BTP, au tout début du confinement. Il n’en a pas parlé en séance publique, mais après le conseil territorial, l’élu Xavier Lédée a évoqué le sujet sur sa page Facebook : «J’avais en amont du conseil territorial suggéré que compte tenu de la situation actuelle, il aurait pu être opportun de créer une réserve financière en vue d’une éventuelle aide aux sociétés les plus impactées par ce confinement. Pour constituer cette réserve, une option pouvait être de négocier un report de [ces acquisitions] en actant le principe, voire la vente, mais en reportant son paiement à l’année prochaine. Cette proposition n’a généré de retour de la part d’aucun élu. »