Depuis 2018, plus aucune session d’examen destinée à obtenir une licence de taxi n’a été organisée pour Saint-Barthélemy. La faute à un changement législation dans l’organisation des épreuves. Jeudi 6 octobre, les élus du conseil territorial ont donc été invités à se pencher sur cette question dans le cadre d’une délibération qui portait sur la modification de la réglementation du « transport individuel professionnel de personnes ». Des échanges que des représentant de l’association des chauffeurs de taxi de Saint-Barth ont suivi avec attention.
Pour résumer la situation, depuis que l’examen des conducteurs de taxi a été confié aux Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA), les usagers résidant à Saint-Barthélemy qui souhaitent devenir conducteur de taxi ne peuvent plus s’inscrire aux épreuves d’admissibilité en dehors de la Collectivité. Pour pallier cette difficulté, la Chambre économique multiprofessionnelle a mis en place, en collaboration avec la CMA Guadeloupe, une formation complète portant sur toutes les épreuves dites « d’admissibilité ». Ce qui va permettre aux candidats de Saint-Barth de pouvoir passer leurs épreuves dans les règles. Mais avant la tenue des deux premières sessions, programmées du 17 au 29 octobre et du 7 au 21 novembre, les conseillers territoriaux devaient voter.
Examen pratique en anglais
Lors de la séance, l’élu de la majorité Dimitri Lédée a décliné les modifications et adaptations que la Collectivité entend mettre en place. Celles-ci portent essentiellement sur la partie pratique de l’examen. En effet, les épreuves théoriques n’exigent d’obtenir qu’une note de 4 sur 20 pour la maîtrise de la langue anglaise et une note de 6 sur 20 pour la connaissance du territoire, des règles de sécurité routière ou de la langue française. Une hérésie soulignée par l’élu d’opposition du groupe Saint-Barth d’Abord, Francius Matignon. Le président Xavier Lédée acquiesce et souligne la volonté de la Collectivité de s’appuyer sur la partie pratique de l’examen pour « contrebalancer » ces notes jugées trop basses. Une solution étant que l’examen pratique se déroule entièrement en langue anglaise. La délibération est adoptée à la majorité. Les six élus du groupe d’opposition préférant s’abstenir, dans l’attente de la mise en place de ces adaptations.
Les professionnels en position d’attente
Du côté de l’association des taxis de Saint-Barthélemy, l’attente de la mise en place de ces mesures d’adaptation est mâtinée d’inquiétude. A tout le moins dans l’esprit du président, Alan Lédée. « Au premier abord, en sachant que sur l’île nous avons la compétence transport, je me dirais inquiet par la volonté d’instaurer une première session d’examen à Saint-Barth sur la base de notes qui me paraissent très basses, confie-t-il. Surtout pour des thèmes aussi importants que l’anglais ou la connaissance de l’île. » Après avoir entendu la position de la Collectivité sur les conditions de l’examen pratique, Alan Lédée explique : « Je suis dans l’attente de voir si et comment cela va être appliqué. J’espère qu’un ou deux taxis seront présents dans le jury pour vérifier si l’examen est plus corsé au niveau pratique. Pour l’instant, tout reste au conditionnel. L’anglais et la connaissance de l’île, ce sont des points impératifs. Les gens dialoguent tout le temps avec les taxis. Nous sommes une vitrine de l’île. »
Pour le président de l’association des taxis, quatre ans après les dernières sessions d’examen, une mise à plat de la situation est nécessaire. «Le nombre de licences est plafonné à quarante, explique Alan Lédée. Depuis quatre ans, des licenciés ont cessé d’exercer pour diverses raisons. Par conséquent, certaines licences ne pouvaient pas être redistribuées. Actuellement quatre licences sont disponibles mais d’autres taxis n’exercent pas en activité principale. Depuis deux ans, une minorité de taxis portent la profession à bout de bras et il a été difficile de répondre à la croissance de la demande sur l’île. On a donc besoin de quelques chauffeurs motivés, sans pour autant ouvrir la porte à la démesure. Ce serait aussi une bonne chose que les taxis soient tous des résidents permanents de l’île. »
Le message des professionnels est donc clair : ils vont observer avec une attention particulière la mise en place des nouvelles mesures par la Collectivité territoriale.
Adoption de toutes les délibérations |
---|