Le conseil territorial a débattu ce matin du projet de dépistage de l’ensemble de la population de l’île. Deux millions d’euros ont été débloqués à cet effet.
Avec une enveloppe de deux millions d’euros inscrite au budget, « nous avons vu large », souligne Bruno Magras. Le Président a expliqué au conseil territorial, qu’il a réuni en urgence ce samedi matin, le projet de dépistage de la totalité de la population.
« L’objectif, c’est de rassurer la population, et d’obtenir du gouvernement la levée du confinement », résume-t-il. « Pour cela il faut que les tests soient fiables et que les analyses derrière soient correctement effectuées ».
Voici le plan : acheter quatre machines à 110.000 euros pièce. Chacune de ces machines conçues par la société Cepheim peut analyser seize prélèvements par heure, avec des moyens humains limités. Il s’agit de tests PCR, ceux réalisés par le nez avec d’espèces de longs coton-tige.
Une fois les machines sur place, sous la direction de l’ARS, un protocole de test sera mis en place. Il n’est pas encore défini, mais il commencerait a priori par les personnes symptomatiques, puis les soignants, les professionnels exposés, et enfin la population dans son ensemble, si elle est volontaire.
La Collectivité ambitionne également d’effectuer des tests sanguins pour détecter les personnes qui ont été contaminées et guéries sans forcément le savoir, afin d’estimer un taux d’immunité de la population de l’île. Toutefois, à ce jour, les scientifiques ne sont pas certains que le fait d’avoir eu le coronavirus immunise complètement l’individu.
Le risque pour Saint-Barthélemy, c’est que le temps d’acheter et de faire venir ces automates, l’évolution de la crise sanitaire mondiale modifie les besoins et les urgences. L’autre risque, c’est la fiabilité limitée de ce dépistage, à environ 70%. « Mais il n’existe pas de solution miracle, aucun test n’est à 100% garanti actuellement. L’urgence, c’est de faire redémarrer la vie dans l’île. Et si nous n’apportons pas notre pierre à l’édifice, nous ne pourrons pas revendiquer quoi que ce soit. Le plus important, c’est de démarrer les tests et redémarrer au plus vite l’activité de l’île. »
La délibération a été adoptée ce matin à l’unanimité. Elle autorise le Président à confier le marché à la société Solutech, sans passer par la case appel d’offres puisqu’il s’agit d’un cas « d’urgence impérieuse », pour commander les machines et les faire fonctionner. Et de changer une ligne dans le budget primitif adopté le 20 mars : les élus ont retiré 500.000 euros qui avaient été affectés à la ferme pédagogique, et 1,5 millions à l’électrification et renforcement des réseaux, pour les concentrer sur le plan de lutte contre le Covid-19.
Par ailleurs, samedi 4 avril, il ne reste que deux cas avérés de patients atteints du coronavirus sur l’île. Les quatre premières personnes contaminées sont guéries, ce qui signifie qu’elles ont été testées deux fois de suite négatives au virus. Selon Patrick Bordjel, élu Unis pour Saint-Barthélemy et médecin de profession, une trentaine de tests aurait été effectuée sur notre île depuis le début de l’épidémie.