Depuis le mois de juillet, les dix-neuf élus territoriaux n’ont pas eu le plaisir de se réunir en séance du conseil. Ils vont enfin se retrouver ce jeudi 5 octobre à partir de 17 heures dans la salle des délibérations de la Collectivité territoriale. Non sans enthousiasme, puisque la nature des débats sera pour le moins variée. Ressources humaines, affaires administratives, budgétaires, juridiques et foncières sont inscrites à l’ordre du jour. Parmi les quatorze points qui vont être abordés et soumis au vote des conseillers, certains ont retenu l’attention du président, Xavier Lédée, et du chef de file du groupe d’opposition, Romaric Magras.
« Le travail n’a pas été suffisamment bien fait »
Le premier est sans conteste celui qui porte sur l’avenant numéro 7 pour la modernisation et l’exploitation du service de propreté signé avec Ouanalao environnement. Plus précisément, il s’agit de réviser les tarifs imposés aux professionnels pour le ramassage de leurs déchets. Ils avaient été fixés en début d’année à 232 euros la tonne. Lors de la séance de ce soir, il sera proposé aux élus de revoir ce montant à la baisse pour qu’il soit désormais de 105 euros la tonne. « Je l’ai expliqué depuis le début de l’année, explique Xavier Lédée, le travail n’a pas été suffisamment bien fait. Ni par la Collectivité ni par Paprec (société propriétaire de l’usine de propreté exploitée par Ouanalao Environnement, ndlr). Nous avons constaté que le calcul n’avait pas forcément été bien fait par rapport aux recettes mais aussi aux apports en déchetterie. Ces derniers sont d’ailleurs beaucoup plus importants que les estimations initiales de Paprec. 105 euros, ça reste une somme, mais il y a une logique dans le fait que quelqu’un qui produit des déchets tout au long de l’année paye en conséquence. » Pour Romaric Magras, cette révision des tarifs coule de source. « Ça leur a pris dix mois (à la majorité, ndlr) pour comprendre que cette décision n’était pas réfléchie et qu’elle venait d’un manque de concertation, constate l’élu du groupe Saint-Barth d’Abord. Cette révision sera une bonne chose, pour les professionnels comme pour les habitants. »
« Quand on quitte New York, c’est pour être sur la plage »
Un autre point risque de faire débat. Il s’agit de celui qui porte sur la révision du règlement d’occupation privative des plages. Plus précisément, les AOT, soit les autorisations d’occupation temporaire du domaine public. « A l’origine, il n’y avait pas du tout de réglementation, rappelle le président de la Collectivité. Tout le monde était sur les plages. Donc il s’agit d’un toilettage de la documentation. Notamment pour les affichages et le positionnement du matériel. Pour éviter des rangées trop longues de transats, par exemple. Il y aura aussi une légère revalorisation de l’AOT, mais elle n’avait pas bougé depuis des années (Elles ont été instaurées en 2017, ndlr). » Sur cette question, Romaric Magras considère qu’il est nécessaire de « trouver un juste milieu sur une île qui vit du tourisme et se doit d’offrir des services ». Il explique : « Quand on quitte New York ou Paris, c’est pour être sur la plage. Il faut juste trouver des règles pour que ça ne devienne pas n’importe quoi. Ça peut se faire étape par étape, mais ça ne doit pas être trop draconien. Et il faut surtout tenir compte du retour d’expérience des professionnels. »
L’avis du conseil sur le projet régional de santé 2023-2028 ne devrait pas déclencher de discussion. « C’est un passage obligé », remarque Xavier Lédée. « On devrait soutenir ce point », confirme Romaric Magras qui attend toutefois « des réponses sur les 28 points soulevés par la commission santé ». En revanche, le président Lédée subodore une éventuelle série de questions sur la hausse de la ligne de fonctionnement des salaires. « Qui s’explique par une évolution de la réglementation et par des recrutements, précise-t-il. Je ne serais pas surpris qu’il y ait débat sur ce point. » En effet, l’élu d’opposition ne cache pas son intention de se manifester lorsque cette délibération sera abordée. « On va encore tirer la sonnette d’alarme sur les embauches », grimace-t-il.
Il est à noter que les élus se pencheront également sur la révision de l’autorisation de programme pour l’aménagement de la ferme pédagogique de Lurin, sur une proposition de modification du règlement territorial des aides à la formation initiale (sur la pêche), ainsi que sur l’avenant numéro 3 du contrat de délégation de service public pour la production d’eau.