Une longue soirée s’annonce en l’hôtel de la Collectivité. Même si, ce jeudi à partir de 17 heures, les élus se réunissent en conseil territorial afin d’examiner un ordre du jour des plus légers, puisqu’il ne se compose que de sept délibérations. Toutefois, parmi celles-ci apparaissent deux points qui devraient occuper les débats pendant une bonne partie de la séance : le vote du budget primitif et celui des subventions, dotations, contributions et participations aux associations et autres organismes.
Le vote du budget primitif est, sans aucun doute, le rendez-vous le plus attendu de l’année pour la Collectivité. Parce qu’il apporte une vision de la santé financière de l’institution en présentant les dépenses et les recettes à venir, mais aussi parce qu’il dévoile les intentions de la gouvernance pour les douze mois de l’exercice. Lors du débat d’orientation budgétaire (JSB 1556), le président Xavier Lédée avait souligné une « situation financière saine et une gestion sérieuse » en avançant un excédent provisoire de clôture de l’exercice budgétaire 2023 de 98,7 millions d’euros. « Cet excédent est le plus important jamais enregistré, était-il indiqué dans le rapport du DOB. Il provient de la section de fonctionnement qui dégage un solde de près de 143,9 millions d’euros, report de l’exercice 2022 compris. » Cet excédent permet de compenser le besoin de financement de la section d’investissement qui se monte à 45,16 millions d’euros.
Des investissements coûteux
Pour le budget primitif 2024 qui sera évoqué ce jeudi soir, les estimations pour la section de fonctionnement (inscrites au DOB) s’élèvent à 103,9 millions pour les recettes (91,4 pour la seule ligne des impôts, taxes et fiscalité locale) et à 54,5 millions pour les dépenses (26,6 millions pour les charges de gestion courante et 13,8 pour les charges de personnel). La capacité d’autofinancement de la Collectivité en 2024 s’élèverait donc à plus de 49 millions d’euros. Une somme à laquelle s’ajoute le report de l’excédent 2023, soit plus de 98,7 millions. Au total, compte tenu des projections budgétaires, la Collectivité devrait pouvoir s’appuyer sur un budget supérieur à 147,7 millions d’euros pour financer ses dépenses d’investissement en 2024. De quoi aborder l’avenir sereinement. Ce qui ne sera pas inutile.
En effet, entre le financement de plusieurs opérations coûteuses (Maison des aînés, Maison des assistantes maternelles, rénovation et reconstruction de l’ancienne mairie mais aussi des anciens locaux de l’office du tourisme) estimées à plus de 54 millions d’euros et des investissements cumulés de 40 millions d’euros pour des acquisitions foncières, bénéficier de quelques ressources paraît indispensable.
Il ne fait guère de doute que les élus du groupe d’opposition Saint-Barth d’Abord auront leur mot à dire sur les orientations prises par la majorité. Notamment sur des sujets qui continuent d’animer les séances, comme celui du projet de délocalisation des écoles et du collège de Gustavia. Le dossier du conseil étant placé sous embargo par la Collectivité avant la séance de ce jeudi soir, seuls les débats publics permettront de savoir si le budget 2024 comprend une ligne consacrée à ce projet. Et dans quelle proportion.
L’autre dossier de la soirée sera celui des subventions aux associations. En 2023, la collectivité a accompagné le monde associatif en lui consacrant une somme globale légèrement supérieure à 3,2 millions d’euros (2,38 millions en 2022). Plus d’un million avait été alloué au scolaire, 894.920 euros au tourisme, 599.616 au sport, 389.095 à l’art, la culture et le patrimoine, 170.940 au social et 20.000 euros à la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Une fois encore, c’est en cours de séance que les montants, s’ils sont évoqués dans le détail, seront dévoilés.
Par ailleurs, la tenue des débats sera également digne d’intérêt. Le conflit interne qui oppose le président Lédée à sa première vice-présidente Marie-Hélène Bernier pourrait déteindre sur les échanges. Même si, lors du débat d’orientation budgétaire, il n’en a rien été. De plus, les conseillers territoriaux de Saint-Barth d’Abord pourraient à nouveau faire de cette séance du conseil une tribune de contestation. Ce qui n’est, ni plus ni moins, que le rôle souvent attribué à une opposition dans une assemblée démocratique.
Des boitiers électroniques pour voter ? Le CESCE rend un avis favorable sur le budget primitif 2024 A Saint-Martin, Gibbs sèche le DOB |