Le débat d’orientations budgétaires (Dob) pour 2019 s’est tenu, conformément à la législation, avant le vote du budget qui interviendra lors d’une prochaine réunion. Chaque élu a pu mettre en avant les projets qu’il juge prioritaire.
Le Dob débute avec un topo du président du conseil territorial sur la situation financière de la Collectivité. Pour rappel, les dépenses réelles de fonctionnement se sont élevées à plus de 41,4 millions d’euros l’an dernier ; les recettes à 67 millions d’euros. « Un peu moins qu’en 2017, mais cela nous laisse une marge de manœuvre tout à fait intéressante », apprécie Bruno Magras. Il précise que cette année, il faudra provisionner près de 3 millions d’euros pour la DGC due à l’Etat, dont la Com avait été exonérée l’année précédente en raison du passage de l’ouragan Irma.
Transition énergétique
Le débat est ouvert, Ernest Magras prend la parole en
premier. Il défend la priorité que représente, selon lui, le réaménagement du
port (lire par ailleurs). S’interroge sur la pertinence d’une
circulation à double sens dans la rue qui mène du dispensaire à Public, dont il
souligne aussi la dangerosité. Exhorte la Collectivité à se montrer exemplaire
dans l’emploi de personnes en situation de handicap. « Nous
avons quatre agents qui sont des travailleurs handicapés, l’exigence
est respectée », répond la première vice-présidente Nicole Gréaux.
Ernest Magras poursuit et propose de protéger les taxis du soleil, puis : « Je serai un peu brutal, mais il nous faut sortir du diesel sur 25 ou 30 ans, il faut avoir cette ambition », dit-il, évoquant la pollution de l’air due à la centrale, qui selon lui, pollue également l’eau via les citernes. « Comment les avions vont voler sans carburant ? » questionne en retour Bruno Magras. « S’il y a des solutions, je suis preneur. » Et de rappeler qu’EDF étudie la possibilité d’investir dans des moteurs moins polluants, voire compatibles avec le bio-carburant, que des panneaux solaires recouvriront bientôt les toitures du site de propreté, et que l’implantation d’une chaudière biomasse voire d’une seconde unité d’incinération à Public permettra de récupérer l’énergie pour produire de l’eau potable. « Je n’ai pas encore vu de solution pour dire que demain, nous n’aurons plus besoin de centrale à Saint-Barthélemy. J’essaie d’être réaliste, et je me dis que ce n’est certainement pas de mon vivant que l’île pourra se passer des énergies fossiles. »
Acheter à Paris
Au tour de Bettina Cointre, qui souligne l’importance
de poursuivre les travaux sur le réseau électrique, ainsi que ceux sur la
conduite d’eau qui doit relier les deux réservoirs et atténuer
ainsi les problèmes de distribution à Vitet et Dévet. Elle félicite le projet
de ferme pédagogique à Gouverneur. L’élue d’opposition
Tous pour Saint-Barth soumet ensuite une idée au conseil territorial : « Acquérir
un ou plusieurs appartements à Paris, à proximité de grands hôpitaux, pour les
louer à tarifs préférentiels pour les familles » touchées par la maladie.
« Je n’y suis pas favorable », répond le Président. « D’abord qui va s’en occuper ? Il y a tellement d’hôpitaux à Paris, et en France, pourquoi l’un plutôt qu’un autre ? Cela voudrait dire être copropriétaire, avec tout ce que ça implique… Je préfèrerais allouer une subvention à un organisme qui mène déjà ce genre d’actions.» Patrick Bordjel, conseiller territorial Unis pour Saint-Barthélemy et professionnel de santé, intervient : « L’immense majorité des pathologies sont gérés aux Antilles, avec des médecins très compétents », dans les hôpitaux de Guadeloupe ou Martinique. « La règle à la sécurité sociale, c’est que si les soins sont faisables aux Antilles, il faut les faire dans les Antilles », ajoute-t-il. « A proximité des hôpitaux en France, il y a des maisons d’accueil familiales, qui sont prises en charge par la sécurité sociale », complète Nicole Gréaux.
Changement de sujet, Bruno Magras attire l’attention des élus sur les travaux à réaliser : le tronçon de route Toiny-Grand Fond à terminer, la route reliant Villa Créole à Saline, celle de Lorient jusqu’à Camaruche, de Carénage vers l’Eden Rock, le pont de Saint-Jean à refaire entièrement… « Les travaux de voirie, ce n’est pas ce qui manque ! »
Eclairage public et Orange
« Je suis content de voir que l’éclairage public, grosse dépense pour la Collectivité, est mentionné dans les orientations budgétaires en 2019 », note Francius Matignon. Qui s’inquiète de « grandes difficultés » des usagers en ce qui concerne les lignes téléphoniques, notamment les clients d’Orange. « Nous n’avons aucune visibilité sur la stratégie commerciale d’Orange. Ce que j’ai compris, c’est qu’après le passage d’Irma, Orange n’a vu aucun intérêt à remettre en état le réseau filaire, se disant que tout le monde avait un portable, et que la Collectivité allait bientôt déployer la fibre optique. Ils mènent leur politique. »
Après quelques discussions sur le secteur culturel (lire par ailleurs), les élus clôturent le débat. Rendez-vous d’ici un mois pour le vote du budget primitif 2019.
JSB 1315