En reconstruisant, plusieurs hôtels se sont dotés de systèmes d’assainissement plus performants. La station d’épuration de Gustavia, qui traite déjà les effluents de 320 abonnés au réseau en ville, est sous-dimensionnée pour recevoir ces boues supplémentaires. De nouveaux investissements seront étudiés par le conseil territorial vendredi.
La station d’épuration (Step) fait face à un afflux de plus en plus massif de boues, notamment issues des systèmes d’assainissement des hôtels. En reconstruisant après Irma, plusieurs établissements ont investi dans des stations d’épurations membranaires, plus performantes que les précédentes. C’est bien mieux pour l’environnement, mais elles produisent davantage d’effluents. Ces derniers sont acheminés par camions vers la Step de Grands galets, qui les traite en les asséchant dans une centrifugeuse, puis les envoie de nouveau par camion au site de propreté Dalkia Wastenergy pour incinération. Or, on ne brûle pas des boues comme des ordures ménagères ; elles doivent être injectées petit à petit dans le four, dans des quantités restreintes. Insuffisantes pour faire disparaître le volume de boues actuel et à venir.
Par conséquent, l’île va se retrouver face à un problème. Que faire de ce trop plein peu ragoûtant, estimé à près de 2.000 m3 en plus chaque année ? Pour l’absorber, il n’y a pas mille solutions. Afin d’augmenter sa capacité en volumes, la station d’épuration de Gustavia doit se voir dotée d’un bassin de régulation de 150 m3. Prévu depuis plusieurs mois, il Idevait être construit dans une salle située sous le générateur de l’infrastructure et le transformateur EDF. Problème : les plans de ferraillage du bâtiment ont disparu, il est donc impossible d’être certain que la structure supportera cette nouvelle charge. Mieux vaut ne pas prendre le risque…
La Step doit aussi changer son processus de traitement des boues. Exit la centrifugeuse, bonjour le dispositif de presse à vis. Ce système permettra le séchage de davantage de matière, associé à un second bassin tampon de 50m3 pour stocker les arrivages d’effluents. Les deux bassins devraient être construits sur le terre-plein devant la Step, au pied de la falaise, assez loin de la mer pour limiter la catastrophe en cas de houle cyclonique.
Le prix doublé pour les hôteliers
Tout cela a un coût : 1,64 million d’euros, à la charge de la Collectivité qui est propriétaire de la station d’épuration. Ces nouveaux équipements nécessitent aussi plus d’entretien, et augmenteront donc le montant de la subvention d’exploitation de 34.500 euros par an, la portant à 594.000 euros. L’avenant soumis aux élus suggère d’étaler ces charges financières supplémentaires dans le temps, en augmentant de trois ans la durée de la délégation de service public qui lie la Collectivité à la Saur.
Qui dit nouveaux équipements et nouvelles dépenses, dit hausse des factures des usagers. Ce ne sera pas le cas pour les 320 abonnés de Gustavia ; en revanche, les hôtels pourraient être mis à contribution puisque le montant du traitement de leurs boues à la Step passerait de 15 à 32 euros par mètre cube.
JSB 1361