La réunion du conseil territorial qui s’est tenue le vendredi 18 juin n’a donné lieu à aucune discussion. Les précisions finales du président Bruno Magras ont été ponctuées d’un nouvel accrochage avec Hélène Bernier, élue d’opposition de la liste Saint-Barth Autrement.
De débat, il n’a pas été question. Ni même de la moindre discussion. En réalité, l’évocation et le vote des sept points inscrits à l’ordre du jour (JSB 1428) du conseil territorial du vendredi 18 juin ont été évacués à une vitesse quasi supersonique. De fait, les « précisions » finales formulées par le président Bruno Magras ont été presque aussi longues que le reste de la réunion.
« Adopté à l’unanimité »
S’il est une expression susceptible de résumer à la perfection ce conseil territorial, c’est sans aucun doute la suivante : « Adopté à l’unanimité. » Même si une ou deux abstentions ont ponctué certains votes. Qu’il s’agisse de création d’emplois saisonniers, de formation du personnel, de la modification du tableau des emplois et de l’organigramme ou de la nouvelle organisation des musées, les élus n’ont pas jugé utile d’ouvrir une discussion. Une question pour la renonciation à l’application de pénalités de retard d’une société engagée dans la construction du réservoir de Public, une autre concernant l’abrogation d’une délibération de 2018 relative à la création d’un Comité des pêches, et puis ce fut tout. Bruno Magras a donc disposé d’un confortable espace temps pour effectuer sa quasi traditionnelle mise au point de fin de séance.
Corossol, L’Etoile, Petite Saline
Le président s’est fendu de plusieurs annonces. Celle du don d’un scanner à l’hôpital, pour commencer. Puis il a tenu à revenir sur les incidents survenus à Corossol (JSB 1427 et 1428). Une partie des habitants ont évacué la plage des embarcations abandonnées qui la jonchent, avant de les entasser sur la route, devant la plage. « S’il s’agit d’épaves, ils ont raison, sauf qu’ils ont tord car c’est la mission de la police territoriale », a déclaré Bruno Magras. Par ailleurs, il affirme qu’une solution a été trouvée afin de proposer trente à quarante places de stationnements supplémentaires dans le quartier. Un parking qui ne verra pas le jour prochainement, puisqu’il s’agit d’aménager une digue au bout du quai des pêcheurs.
Il a également été question des tonnes de sable extraites de la plage de Saint-Jean dans le cadre des travaux de constructions du futur hôtel de l’Etoile. « Sur une suggestion de l’ATE, nous avons imaginer l’utiliser pour remblayer la dune de Saline, explique Bruno Magras. Même si l’idéal ce serait que le sable de Saint-Jean retourne à Saint-Jean. » Le permis de construire accordé pour une nouvelle centrale à béton à Petite Saline? « Quand on habite dans une zone d’activités, il existe forcément des nuisances », commente-t-il.
Bruno magras veut des excuses
Enfin, Bruno Magras - toujours- s’est ému d’une publication sur les réseaux sociaux par Hélène Bernier, qui s’est étonnée de ne pas avoir été reçue par le président sur une question environnementale à Grand-Fond. Réponse cinglante du président : « Vous n’entrerez pas dans mon bureau tant que je serai président de la Collectivité et que vous ne m’aurez pas fait des excuses pour m’avoir traîné devant le procureur », gronde Bruno Magras. Celui-ci fait référence à une plainte déposée en 2015 par l’association présidée par Hélène Bernier contre la Collectivité, précisément sur une question environnementale. En l’occurrence, la détérioration de la mangrove qui borde le canal de l’étang de Saint-Jean. L’échange est vif mais n’aboutit nulle part. Sèchement, Bruno Magras met un terme à la séance. Ce qui n’est pas pour déplaire à certains élus, manifestement pressés d’en terminer.
Xavier Lédée pas concerné
Tandis que Bruno Magras et Hélène Bernier s’écharpent plus ou moins cordialement en fin de séance, Xavier Lédée s’impatiente. Il se tortille sur son fauteuil dans l’attente d’un « temps-mort », mais il ne survient pas. Alors l’élu allume son micro et lance : « La séance est-elle terminée ? Les personnes qui ne sont pas concernées par cette discussion peuvent-elles s’en aller? » Malheureusement pour lui, le président n’a pas encore prononcé les mots magiques. Il lui faut donc attendre encore une poignée de minutes avant de pouvoir se lever et, son dossier sous le bras, quitter la salle des délibérations. La vie d’élu revêt parfois de folles contraintes.