Lors du conseil territorial qui s’est tenu le jeudi 30 juin, les élus de l’opposition ont émis des réserves quant à la création de deux nouveaux postes : un chargé de communication numérique et un deuxième collaborateur de cabinet.
Devenu groupe d’opposition au sein du conseil territorial, Saint-Barth d’Abord n’a de cesse de le répéter par la voix de son chef de file Romaric Magras : son objectif est de s’imposer dans les débats par le biais de critiques « constructives ». Une posture une fois encore adoptée lors de la réunion du Conseil qui s’est tenue le jeudi 30 juin en l’hôtel de la Collectivité. Principalement à l’occasion de l’examen de deux des onze délibérations inscrites à l’ordre du jour. Celles-ci concernaient la création de deux postes supplémentaires : un chargé de communication numérique qui travaillera avec l’actuel responsable de la communication et un collaborateur de cabinet qui sera chargé de mission auprès de la première vice-présidente, Marie-Hélène Bernier. Deux nouveaux postes que les six élus de Saint-Barth d’Abord ne considèrent pas nécessaires au bon fonctionnement de la Collectivité.
Un prestataire extérieur unique
Romaric Magras explique que « deux choses » le dérangent dans le choix de créer un poste pour la communication numérique. Tout d’abord, le fait que lors de la précédente mandature, « dans un souci de maîtrise responsable de la masse salariale », un seul agent s’occupait de la communication, du marché et de la culture. « Jusqu’à présent, nous faisions appel à un prestataire extérieur et cela représentait environ 20.000 euros par an, avance Romaric Magras. A quoi bon retirer cette somme de l’économie locale ? » Autre élue de Saint-Barth d’Abord, et ancienne responsable de la communication sous la précédente mandature, Alexandra Questel insiste sur le fait qu’employer un agent à l’année « reviendra plus cher qu’un prestataire extérieur ». Deuxième vice-présidente, Bettina Cointre réplique aux réserves de l’opposition.
L’élue de la majorité rappelle qu’un agent de la Collectivité « fait aussi partie de la vie économique » de l’île, et ajoute : « Le prestataire extérieur avec lequel vous avez travaillé lors de la précédente mandature était toujours le même. Donc je ne vois pas là de diversité. De plus, nous avons besoin de plus de communication. » Des explications confirmées par le président, Xavier Lédée, qui soumet la délibération au vote. Les six élus de Saint-Barth d’Abord s’abstiennent.
Deux collaborateurs de cabinet au lieu d’un
Autre point âprement discuté, celui qui vise à créer deux postes de collaborateurs de cabinet : un directeur auquel s’ajoutera un chargé de mission, auprès de la première vice-présidente. « Il nous faut au moins deux postes car nous avons de nombreux sujets sur lesquels nous devons travailler », justifie Xavier Lédée. De plus, le président assure que le salaire cumulé des deux postes sera équivalent à celui du précédent directeur de cabinet, Thierry Aron. Malgré l’ajout d’un logement et d’un véhicule de fonction pour le directeur de cabinet. Romaric Magras s’affiche en complet désaccord avec le contenu du rapport, qu’il qualifie de «très succinct », et avec les explications du président.
Le chef de file de l’opposition ne comprend pas la nécessité de disposer de « deux postes pour des fonctions identiques». Il déclare : « Le précédent directeur de cabinet travaillait avec tout le monde. Il ne disposait pas d’un logement ou d’une voiture de fonction. » Et de soulever l’éventualité d’une discorde entre le président et sa première vice-présidente, formulant une fois de plus sa méfiance vis-à-vis de la viabilité de l’alliance entre Xavier Lédée et Marie-Hélène Bernier. « Ça vous fait rire, madame Bernier, mais c’est arrivé à M. Magras (Bruno, ndlr) avec son premier adjoint quand il était maire », rappelle Romaric Magras.
Le président de la Collectivité tient immédiatement à « rassurer » l’élu d’opposition en affirmant que le travail de la majorité est « collégial ». Il ajoute une petite pique en lançant : « Et puis, si nous sommes en désaccord, nous pourrons nous référer à un juge de paix, n’est-ce pas ? » Romaric Magras s’était lui-même érigé en « juge de paix» au lendemain de l’élection territoriale, prévoyant un délitement rapide de la nouvelle majorité d’alliance. « Je sais que Saint-Barth d’Abord aimerait que Xavier et moi ne nous entendions pas mais ce n’est pas le cas et on travaille en bonne intelligence », gronde Marie-Hélène Bernier, passablement agacée. Comme pour la précédente délibération, les six élus de Saint-Barth d’Abord s’abstiennent lors du vote.
Plus tard dans la soirée, le président de la Collectivité publiera sur sa page Facebook une photo sur laquelle apparaissent plusieurs membres de la majorité territoriale, dont Marie-Hélène Bernier, attablés à une terrasse face au port de Gustavia. Avec cette mention : « Bonne nouvelle pour ceux qui s'inquiètent : même après les réunions, nous sommes heureux de nous retrouver autour d'un verre. »
Désignation des représentants du Conseil territorial Abrogations, indemnités, marché, les autres délibérations |