Saint-Barth -

Conseil territorial - Un budget à voter sous haute tension

Un rendez-vous crucial attend les conseillers territoriaux le jeudi 27 mars. A 17 heures, ils se réuniront dans la salle des délibérations de l’hôtel de la Collectivité. L’objet de cette séance est multiple. De fait, quatorze délibérations sont inscrites, pour l’heure, à l’ordre du jour. Avec, en point d’orgue, le vote du budget primitif 2025. Dix jours après le rejet de la motion de défiance déposée par les huit élus du groupe Action-Équilibre (Marie-Hélène Bernier, Bettina Cointre, Maxime ­Desouches, Dimitri Lédée, Pascale Minarro Baudoin, David Blanchard, Cécile Rubino Tessier et Jonas Brin) qui visait à éjecter Xavier Lédée du fauteuil de président. Le vote du budget intervient, par conséquent, dans un contexte pour le moins dégradé au sein du conseil.

« Le président n’est pas au bout de ses soucis »
Sauf surprise, la réunion du 27 mars s’annonce d’ores et déjà comme sulfureuse. Au sortir de la séance du 17 mars, Alexandra Questel du groupe Saint-Barth d’Abord qui compte six élus (Romaric Magras, la sénatrice Micheline Jacques, Rudi Laplace, Francius Matignon et Sandra Baptiste) a prévenu : « Les élus qui ont proposé la motion de défiance ont voté le budget en 2024, on va voir s’ils le votent ou pas cette année. Pour l’instant tout est ouvert mais je pense que le président n’est pas au bout de ses soucis. »
En effet, en 2024, les conseillers du groupe présidentiel (Xavier Lédée, Marie-Angèle Aubin, Olivier Gréaux, Fabrice Querrard, Mélissa Lake et Caroline Maurel qui a depuis démissionné) avaient voté en faveur du budget primitif, tout comme six des élus d’Action-Équilibre.
En revanche, la première vice-présidente Marie-Hélène Bernier s’était prononcée défavorablement, tout comme les conseillers de Saint-Barth d’Abord. S’il est déjà prévisible que ces derniers suivront la même ligne cette année en votant « contre » le budget présenté, la grande inconnue demeure la position qu’adopteront les élus d’Action-Équilibre.
Si la rupture est consommée depuis de longs mois entre le groupe conduit par la première vice-présidente et celui de Xavier Lédée, le dépôt d’une motion de défiance a creusé davantage encore le fossé qui sépare les deux formations. Par conséquent, c’est un président déjà affaibli car minoritaire au sein de sa propre assemblée et désormais coupé des deux autres groupes qui va devoir présenter son budget.

Un budget exemplaire en apparence
Comme chaque année, le budget de la Collectivité affiche une santé à faire pâlir toutes les mairies, départements et régions de France hexagonale et d’Outre-mer. Les prévisions pour la section de fonctionnement sont de 70,72 millions d’euros pour les dépenses et de 105,9 millions pour les recettes. Il est à noter que, pour la section de fonctionnement, la Collectivité va pouvoir s’appuyer sur un excédent de clôture de 148,36 millions d’euros.
Pour la section d’investissement, les prévisions 2025 pour les dépenses réelles sont de 154,17 millions d’euros. Les recettes réelles prévisionnelles s’élèvent à 43 millions en 2025 contre 57,2 en 2024. Un virement de l’excédent de la section de fonctionnement de 138,2 millions va permettre d’équilibrer les recettes réelles.
Dans la présentation synthétique du budget 2025, la section de fonctionnement s’affiche à l’équilibre (212,184 millions pour les dépenses comme pour les recettes), tout comme la section d’investissement (397,686 millions pour les dépenses comme pour les recettes). Il n’empêche, ce sont dans les détails que les divergences vont s’exprimer entre les trois groupes d’élus au sein du conseil territorial.
La grande question est donc de savoir si ce budget sera adopté par l’assemblée. Si le groupe Action-Équilibre décide de ne pas y adhérer, le président verra son mandat entaché d’une nouvelle anomalie historique. Après l’explosion de sa majorité et le dépôt d’une motion de défiance, il lui faudra reconvoquer au plus vite les élus. Car le budget doit être adopté avant le 31 mars. Si tel n’est pas le cas, le préfet pourrait aussi convoquer le conseil territorial et, le cas échéant, saisir la Chambre régionale des comptes. Une perspective qui semble toutefois des plus improbables. Au sortir de la séance du 17 mars, en dépit de sa ferme opposition au président Lédée, Marie-Hélène Bernier a déclaré : « Ce que je ne veux pas, c’est que ce soit quelqu’un d’autre qui gère la Collectivité à la place des Saint-Barths. »
Rendez-vous le jeudi 27 mars à 17 heures pour en avoir le cœur net.

 

Journal de Saint-Barth N°1608 du 20/03/2025

Saint B'Art Livre & Jazz Festival
Rugby
Conseil territorial