Au programme du conseil territorial de demain soir, le débat d’orientation budgétaire pour 2018.
«2018 s’annonce d’ores et déjà comme une année de rupture dans la vie de la Collectivité et de l’île de Saint-Barthélemy tout entière. » Le rapport d’orientation budgétaire, document sur lequel s’appuieront les élus pour débattre demain soir lors du premier conseil territorial de l’année, donne le ton. « A Saint-Barthélemy, prévoir, c’est être prudent et ne pas partir à l’aventure. Cette prudence que nous avons toujours prônée, décriée par certains qui croyaient, jusqu’au 6 septembre dernier, que tout allait bien dans le meilleur des mondes, est aujourd’hui reconnue par tous comme nécessaire. »
Baisse d’activité
Après ce préambule, les chiffres sur l’activité de Saint-Barthélemy en 2017. Sans surprise, la fréquentation touristique baisse en 2017, par rapport à 2016. Au niveau maritime, -17% (*) de passagers de croisière, - 17% de trafic pour les ferries, -13% pour les navires de plaisance. Côté aéroport, - 12% de vols commerciaux.
Au port de commerce, le nombre de conteneurs traités connaît une très légère baisse, de 7.463 à 7.358. La quantité de produits reçus (sable, véhicules, carburants, ciment…) est quasiment toujours stable. Au niveau de l’énergie et de l’eau, les chiffres de 2017 ne sont pas encore connus. Mais il est stipulé qu’entre 2010 et 2016, la production d’électricité fossile a augmenté de 24%, le nombre d’abonnés EDF de 14,5 %. En 2016, la taxe sur l’électricité a rapporté 756.000 euros. La consommation d’eau augmente aussi fortement, entre 2015 et 2016, passant de 156 m3 à 205 m3 par client.
Effectif stable
En décembre 2017, la Collectivité emploie 269 personnes (titulaires ou non), un chiffre a peu près stable depuis 2014. Cela représente un budget de 11 millions d’euros, soit environ 26 % des dépenses en fonctionnement, ce qui est faible par rapport à la moyenne nationale (58,9%).
Tourisme d’abord
En ce qui concerne les subventions accordées aux associations, en 2017, la Collectivité favorise le tourisme (794.000 euros). Ensuite viennent le scolaire (692.000 euros), le sport (302.840 euros) et enfin la culture (202.301 euros).
En ce qui concerne les établissements publics, fondés par la Collectivité : 566.000 euros pour la Cem, 537.000 euros pour l’Agence de l’environnement, et 150.000 euros pour le CESCE. Enfin, les finances de l’Ehpad et du collège sont également soutenues par l’institution, respectivement à hauteur de 225.000 euros et 205.000 euros.
26 millions pour l’Etat
Les dépenses en fonctionnement ont explosé en 2016, avec plus de 62% d’augmentation. Explication : la Collectivité a du s’acquitter du solde de la dotation globale de compensation (DGC) qu’elle devait à l’Etat, après de longues procédures pour parvenir à faire baisser son montant annuel : près de 26 millions ont été envoyés à Bercy. Ainsi, les dépenses en fonctionnement frôlent les 62 millions d’euros en 2016 ! En ce qui concerne 2017, elles sont de l’ordre de 40,3 millions d’euros, davantage que les prévisions. Les dépenses liées à Irma ont évidemment bousculé le budget.
16,5 millions de recettes en moins
Les dépenses exceptionnelles liées à Irma se poursuivent en ce début d’année 2018, alors que les recettes de la Collectivité, elles, fondent. Elles sont passées de 71 millions d’euros en 2016 à 54,5 millions en 2017. Un trou de 16,5 millions, -23%.
Dans le détail, les droits de mutation ont chuté de 40 %, pour atteindre 15,2 millions d’euros en 2017. Les recettes en droits de quai « une fois n’est pas coutume », glisse le rapport, perdent 2 millions d’euros (12,5 millions d’euros en 2017).
La surprise vient de la taxe de séjour, qui augmente par rapport à l’année 2016, malgré Irma : elle rapporte 7.458.758 euros à la Collectivité, contre 7.217.710 sur l’exercice précédent. Elle bénéficie encore des retombées de 2016, mais les derniers mois de 2017 sont inquiétants. En décembre, la baisse pour l’hôtellerie est de 95 %. Le montant perçu par la Collectivité passe de 243.000 euros à… 8.500 euros. Du côté des villas de location, la baisse est de 70 % sur ce même mois.
Au port, les recettes diminuent de 300.000 euros (3,7 millions). A l’aéroport, elles passent de 1,7 à 1,2 million d’euros.
Ces impôts et taxes représentent 84 % des recettes de fonctionnement.
Une épargne de précaution ?
Au vu de tous ces chiffres, le rapport du débat d’orientation budgétaire interroge les élus : « Il semble légitime de s’interroger sur la diversification des recettes de la Collectivité. (…) L’idée de se constituer un « matelas financier » qu’on pourrait également appeler épargne de précaution trouve tout son sens dans des situations imprévues et plus précisément en cas de catastrophes naturelles. »
(*) Chiffres arrondis.
© Photo Emilie Labouerie
Les documents de travail des conseillers territoriaux sont en ligne sur le site www.citoyensbh.com.
JSB 1264