La semaine nationale des personnes handicapées physiques a débuté le 10 mars, organisée par l’association Saint-Barth Handicap. Cette dernière liste plusieurs souhaits pour les années à venir dans le but de faciliter la vie des handicapés.
L’association Saint-Barth Handicap, créée en 2010 à la demande de la Collectivité qui avait besoin d’une telle structure pour réunir une commission, est présidée par Diana Tueux-Querrard depuis 2015. Elle demande plusieurs aménagements pour les années à venir, dans le but d’assister les personnes handicapées.
Quelques habitants de Saint-Barthélemy vivent en fauteuil roulant. Ils se comptent sur les doigts d’une main. En dehors de l’hôtel de la Collectivité et la capitainerie qui disposent d’un ascenseur, et de l’hôpital, peu de lieux publics leur sont accessibles.
Tout d’abord, l’association demande (depuis des années) des trottoirs qui permettraient la circulation d’un fauteuil à Gustavia et ainsi aideraient les handicapés à sortir de chez eux et profiter de balades agréables. « On ne voit presque personne en fauteuil, les handicapés ne sortent pas beaucoup car ils ont peu d’endroits où aller », regrette Diana.
« Irma a rebattu les cartes »
En 2014 déjà, l’association Saint-Barth Handicap, alors présidée par Romaric Magras, élu de la majorité, demandait la création d’un cheminement à Gustavia, entre la gare maritime et Shell Beach. Or, si une partie du trajet est envisageable sur les quais, dès le fond de rade, l’avancée sera compliquée ne serait-ce que par les véhicules systématiquement stationnés sur le trottoir. « La gare maritime a été améliorée, il y a eu des affaissements de trottoirs… Mais le cheminement en tant que tel n’a pas été réalisé », admet Romaric Magras, aujourd’hui conseiller territorial et membre de la commission urbanisme-aménagement du territoire. «Tout est suspendu autour du projet de nouvelle gare maritime. Mais Irma a rebattu les cartes. »
Le gouvernement a lancé en 2014 un vaste plan de mise en accessibilité de tous les établissements recevant du public (ERP), privés ou non. « Chaque nouvel ERP est aux normes, c’est la loi », poursuit «Romy » Magras. « Certains édifices vont être reconstruits et seront rendus accessibles à cette occasion. Pour les anciens, c’est plus compliqué, ce sera fait au fil de l’eau, lors de travaux. Un état des lieux est programmé pour rendre un maximum d’édifices publics accessibles dans les prochaines années. Ainsi la Collectivité pourra plus facilement inciter les privés à faire de même. »
Du répit pour les proches
L’association aimerait également la mise en
place d’une structure qui puisse
prendre en charge les handicapés quelques heures par semaine pour donner du
repos aux proches : une salle de répit. Si les proches de malades d’Alzheimer disposent d’un droit au répit, ce n’est pas le cas pour les aidants de personnes
handicapées. « C’est difficile pour les
parents. Il faut faire abstraction de ce qu’il y a autour et avancer», explique la présidente,
elle-même mère d’une jeune femme atteinte d’un handicap. Les personnes qui s’occupent d’handicapés à temps complet ont besoin de temps pour
eux, très important pour leur équilibre. «Mais pour cela, il faut un lieu dédié
et des professionnels formés…»
Le service social de la Collectivité travaille en lien avec une maison d’accueil spécialisée au Moule, en Guadeloupe. Un lieu d’accueil permanent, qui malheureusement n’est pas agréé pour un accueil temporaire sur les temps de vacances, ce qui pourrait offrir du répit aux proches aidants de personnes handicapées. «Je sais que l’association Saint-Barth Handicap demande un lieu d’accueil d’une demi journée ou deux par semaine », indique Sandrine Reynal, responsable adjointe du service social. «Mais nous sommes soumis à la réglementation nationale. On aimerait beaucoup être dans l’innovation sur notre territoire, mais nous sommes cernés de normes administratives très strictes. »
Un accès à la plage
L’association aimerait également permettre l’accès aux plages, grâce à des tapis qui partiraient des routes pour aller jusqu’à la mer. Ce projet serait un pas en avant pour le bien-être des handicapés, locaux comme touristes. «Cela n’est pas possible sur toutes les plages », admet Diana. La Collectivité s’est dite favorable à ce projet, « suivi par le service social», précise Romaric Magras. « C’est la continuité du programme commencé au parking de Saint-Jean. »
« Je pense qu’il y aura des soutiens conséquents de la part de la Collectivité », espère Diana. Si l’Etat participe au budget « handicap » de l’institution, à hauteur de 115.000 euros, les sommes nécessaires à ces aménagements seront élevées. Et depuis l’ouragan Irma, les priorités ont bien sûr été revues. « Il y a pleins de projets mais il faut attendre » ajoute Diana, patiente. «On va y arriver ! »
Photo > Diana Tueux-Querrard.
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Programme de la
semaine du handicap
- Samedi 10 mars
Samedi 10 mars entre 19h et 22 h 30, le Rotary Club et le Lion’s Club organisent « Le grand quiz » au Bohemia, dans le Carré d’or. L’inscription coûte 50 euros, en faveur de l’association Saint-Barth Handicap, et les trois meilleurs se partageront des lots pour une valeur de 500 euros. Toutefois, les inscriptions sont closes car l’événement est complet : 80 personnes ont déjà réservé leur place, capacité maximum du restaurant.
- Mercredi 14 mars
Intervention de sensibilisation du Sessad au collège Mireille-Choisy, entre 10 heures et midi.
A 19 heures, un concert sera donné en l’église anglicane, par la chorale du collège et Ombeline.
- Jeudi 15 mars
Intervention de sensibilisation dans les écoles par le Sessad, toute la journée. A 19 heures, conférence de la neuropédiatre Valérie Lieko, au collège, sur le thème des causes de la déficience intellectuelle.
- Samedi 17 mars
Entre 8 heures et 12 heures, vide-greniers au stade de Saint-Jean
- Dimanche 18 mars
Une marche aura lieu en compagnie des membres de l’Amicale des sapeurs pompiers de Saint-Barthélemy, à partir de 7 heures à Saint-Jean.
JSB 1269