Cette année, Coral Restoration n’aura pas un sou de la Collectivité. Si l’association dit comprendre certaines des motivations de l’élue en charge, Micheline Jacques, elle juge son traitement sévère. La vice-présidente de la Com, elle, maintient qu’aucune association n’a été privilégiée ni désavantagée par rapport à une autre.
« Le bilan 2018 ne pouvait pas être fourni car les comptes de l’association avaient été clôturés le 31 décembre 2018 et qu’il n’était pas encore fait. De plus, les 30.000 euros ne sont pas encore complètement dépensés. Ils sont dédiés à la réalisation de documents de communication et de supports pour les interventions en milieu scolaire », informe la trésorière de l’association Liza Blanchard. Elle complète : les 30.000 euros alloués en 2018 ont aussi servi à des achats de petits matériels en quincaillerie, à quelques pleins d’essence pour les missions en mer, ainsi qu’à la réparation d’un moteur du bateau personnel de Didier Laplace, président, qui le met à disposition de l’association.
Bateau et camionnette
Comme toute association loi 1901, Coral Restoration a tenu une assemblée générale en 2018, qui présentait le bilan moral et financier de l’année 2017. Documents transmis à la Collectivité avec la demande de subvention pour 2019, d’un montant de 97.000 euros, devant participer à hauteur de 30% à l’achat d’un bateau et d’une camionnette. « L’association Coral Restoration n’a pas de camion ou de bateau. Elle utilise le camion et le bateau personnels de Didier Laplace, qui ne sont pas adaptés aux actions de restauration de coraux et à l’accueil de bénévoles et de scientifiques. »
Si Coral Restoration reconnaît une part de responsabilité, elle pointe du doigt le procédé mis en place par la Collectivité pour les subventions aux associations environnementales. Elles n’ont pas de document dédié à remplir et se servent des dossiers culture ou sport. « Il n’y a pas de dossier spécifique aux associations environnementales puisqu’elles mènent des actions liées à l’environnement », rétorque Micheline Jacques, qui renvoie vers un formulaire Cerfa de l’Etat, qui peut être utilisé par les collectivités locales.
Lors du débat houleux sur le sujet au conseil territorial du 28 mars, Hélène Bernier, membre de la commission environnement, s’était étonnée qu’aucune réunion n’ait été convoquée pour que les élus discutent des demandes de subventions. Micheline Jacques et Marie-Angèle Aubin avaient assuré le contraire. « J’ai profité d’un conseil d’administration de l’Agence territoriale de l’environnement pour remettre aux membres élus présents une copie des dossiers de subvention, afin qu’ils les consultent chez eux préalablement à une réunion pour débattre. Je tiens à souligner que l’ensemble des élus de la commission environnement sont aussi les membres du conseil d’administration de l’ATE », indique Micheline Jacques. « L’étude des dossiers a eu lieu en janvier et que le conseil territorial s’est réuni le 28 mars. Si je comprends qu’il est compliqué d’avoir un bilan comptable au mois de janvier, je comprends moins que l’on ne soit pas en mesure de le fournir au mieux à la mi-mars. La commission n’a en aucun cas privilégié une association à une autre. »
Elle revient ainsi sur la critique d’Hélène Bernier, qui estimait que le traitement réservé à Coral Restoration et à INE, autre association environnementale qui a obtenu 10.000 euros, n’était pas le même. « Une somme de 10.000 euros a été demandé par cette association afin d’aider à la restauration des bénévoles qui interviennent sur des périodes de six semaines pour réaliser des travaux d’intérêt général. Cette association avait reçu une subvention de 5.000 euros en 2018, soit six fois moins que la première », détaille Micheline Jacques. « Les membres souhaitaient des informations complémentaires concernant des frais de bouche qui semblaient très élevés. Les éléments nous ont été fournis. »
Sur la question du délai, Liza Blanchard admet n’avoir pas compris, lorsqu’elle a été contactée mi-janvier par Micheline Jacques, qu’il lui restait plusieurs semaines pour fournir des devis. Elle regrette « un manque de visibilité et de clarté. Je trouve qu’on a été traités un chouïa injustement, c’est dommage. » La vice-présidente de la Com, elle, déplore un « conflit inutile » provoqué selon elle par « des amalgames entre vengeance personnelle, divergences politiques et intérêt général ».