Une équipe d’artisans et un architecte venus de Suède sont à pied d’œuvre depuis ce week-end pour construire au pied du phare une maison typiquement suédoise, en l’honneur des liens qui ont unis et unissent notre île à la Suède.
Ils travaillent très vite et pour cause : neuf hommes arrivés tout droit de Suède se sont donné 13 jours pour bâtir une maison typiquement scandinave, au pied du phare de Gustavia. « Quand j’ai quitté Piteå la semaine dernière, il faisait moins 25 degrés, et je conduisais dans 1 mètre de neige… » sourit l’un des artisans menuisiers. Sous le soleil et les récentes averses rafraîchissantes, le groupe de Suédois avance vite pour bâtir cette maison de 55 m2 avec combles.
Sous une toiture à deux pans, la maison est composée de planches de sapins venues du grand Nord, qui seront recouvertes d’un bardage ensuite peint en rouge et blanc. A l’intérieur, la cheminée sera conçue en pierre suédoise. «C’est le cœur des maisons suédoises, le foyer chauffe la pièce et sert aussi à cuisiner », explique l’un des enseignants en menuiserie. L’équipe a déjà monté entièrement la maison dans un hangar de Piteå, puis l’a démontée et acheminée en pièces détachées à travers l’Atlantique.
La construction a été adaptée pour le climat local, notamment la charpente qui soutient le toit. En Suède, elle est conçue pour supporter le lourd poids de la neige ; ici, elle l’est pour résister à la pression des vents qui l’accrochent par en dessous. Les poutres porteuses de la structure ont aussi été renforcées par de grosses tiges en acier plantées dans la dalle en béton. Le bois a été traité. Et au lieu d’être noire, la toiture sera de couleur gris clair, question de température.
Ce projet est né d’un autre réalisé dans la ville jumelle de Saint-Barth, Piteå. Il y a une dizaine d’années, une habitation Saint-Barth typique, inspirée d’une case de Jean Magras, a été construite en Suède, exposée au public, et est maintenant installée à Piteå. Objet de curiosité, elle est un lieu de rendez-vous pour les acteurs de l’amitié entre notre île et la Suède. «Dans un élan de réciprocité, nous avons lancé ce projet de maison suédoise à Saint-Barth», explique Nils Dufau, président de l’Asbas (Association Saint-Barth des amis de la Suède). La mise en place a été assez longue en raison de la difficulté à choisir un lieu pour cette maison puis du passage de l’ouragan Irma.
C’est finalement l’espace Gustaf III qui a été choisi. Logique puisque le site comporte aussi les ruines d’un fort construit à l’époque suèdoise, au pied du phare, qui feront prochainement l’objet d’une rénovation.
Ce lieu sera le point de rencontre des festivités franco-suédoises qui se tiennent chaque année à Saint-Barth, mais Nils Dufau espère « le faire vivre. On a prévu un espace d’échange notamment dédié aux enfants de l’île, pour communiquer en direct avec leurs homologues de Piteå, par exemple. »
L’inauguration de la maison suédoise et des ruines revalorisées du fort sera le temps fort du mois de novembre, qui honore les liens entre Saint-Barthélemy et sa jumelle Piteå, ainsi que le passé suédois de l’île.