A partir du mois de
janvier, les colosses rejoignent nos eaux chaudes. Demain vendredi, les
habitants sont conviés à une conférence sur les baleines à bosse, présentée par
l’association Megaptera.
C’est parti pour des mois à scruter
l’horizon, dans l’espoir d’apercevoir
le souffle caractéristique d’une baleine à bosse. Les
passagers du Voyager ont eu le plaisir de croiser la semaine dernière la première
baleine de l’année, près de l’île
Tintamarre. L’ATE a publié un rappel des
consignes pour une observation sans risque. Elles sont dans le coin, comme
chaque année, pour se reproduire dans les eaux chaudes des Caraïbes.
Pour aller plus loin que la simple observation en amateur, l’association
Megaptera organise vendredi une conférence « Mieux connaître les baleines à
bosse pour mieux les protéger », à la capitainerie. « Megaptera est
une association de connaissance et protection des mammifères marins et requins
baleines, créée en 1998 à Mayotte », explique le conférencier Michel Vély,
président de ladite association. « Nous avons été sollicités en 2014 par
la réserve naturelle marine de Saint-Martin, qui souhaitait que l’on
effectue le même type de suivi, avec des balises satellites. » Ainsi en
2014, Megaptera s’est déployée dans la région
(Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Eustache, Saba et Anguilla) pour un
marquage de baleines.
Demain soir, Michel Vély présentera à Saint-Barth les résultats de ce premier marquage. « On a notamment pu constater que l’on partageait les mêmes baleines entre l’Islande, Saint-Martin et la Guadeloupe. » La collecte de données est la principale mission de l’association Megaptera, qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles.
C’est l’autre
objectif de cette conférence : informer et recruter des amateurs qui
pourront participer au suivi des baleines. D’autant plus que
Saint-Barthélemy vient d’autoriser Megaptera à effectuer
des prélèvements sur les mammifères qui fréquentent ses eaux, afin d’étudier
leur génétique. Les biopsies permettront de confirmer ou non les observations :
les baleines des Caraïbes seraient liées à celles du Cap Vert.
« On
aimerait avoir un petit groupe de passionnés sur chaque île, qui contribuerait à
la connaissance de cette espèce », poursuit Michel Vély. « C’est
bien de voir les baleines, mais c’est encore mieux de
pouvoir les photographier, puis les identifier à partir de leur caudale. On espère
susciter un engouement, d’autant plus qu’à
Saint-Barth, elles viennent très près des côtes, et il y a des vues mer
exceptionnelles… »
Le spécialiste parlera aussi de la protection de ces cétacés, qui actuellement se portent plutôt bien : les baleines à bosse sont passées de « en danger » à « vulnérable » sur la liste de l’UICN*. Elles subissent plusieurs types de menaces : chimiques, pollutions et plastiques qu’elles absorbent ; sonores, notamment lors de forages pétroliers, comme au large de la Guyane ; et humaines, avec la chasse, toujours en vigueur dans certaines îles du sud de la Caraïbe, et les éventuelles collisions contre d’imposants navires.
> Conférence « Mieux connaître les baleines à bosse pour les protéger », vendredi 1er février dans la salle de la Capitainerie, 18 heures, entrée gratuite.
> Infos sur www.megaptera.org et sur le groupe Facebook « Megaptera Suivez les baleines ».
(*) Union internationale pour la conservation de la nature
Photo ©Voyager
JSB 1313