Discours touchant et drôle de Daniel Brin, qui reçu le 24 août des mains de Bruno Magras la médaille de citoyen d’honneur de Saint-Barthélemy, pour son engagement associatif à l’Ajoe et au Saint-Barth Tennis Club.
«C’est grâce à des gens comme toi que les jeunes de Saint-Barthélemy ont la chance de pouvoir revenir dans leur île et trouver ce qu’il leur faut », lance Bruno Magras à Daniel Brin dit Dany, président du club de tennis local. Il résume le parcours de ce Saint-Barth fort en gueule, âgé de 73 ans : «Avec Dany, aîné d’une fratrie de cinq enfants, nous avons des points communs. Nous ne sommes pas allés très loin dans les diplômes ; comme moi, tu es parti travailler à Saint-Thomas, et dès que l’opportunité t’en a été donnée, tu es revenu sur le caillou… » Ancien commerçant auprès de Livet Laplace, conseiller municipal de Daniel Blanchard, membre historique de l’Ajoe, Dany Brin a été distingué par le Président pour « la trace que tu laisses dans la vie associative, politique, de commerçant, sans te mettre sur le devant de la scène. Tu as beaucoup œuvré dans l’ombre, et aujourd’hui si nous avons des activités culturelles et sportives aussi importantes, c’est grâce à des gens comme toi. »
L’assistance nombreuse dans la salle du conseil, en ce jour de fête patronale, n’a pas intimidé Dany Brin dont le discours en a fait rire beaucoup et pleurer certains. « Il y a quelques semaines, je recevais en recommandé un courrier de la part de la Collectivité. Je me suis dit : “ça c’est pas bon signe !” » Très surpris de découvrir qu’on souhaitait en fait le récompenser, « ce courrier m’a fait replonger dans le passé, revivre avec nostalgie ces années de jeunesse à Saint-Thomas. (…) Les années sont passées, les enfants sont nés là-bas, héritant de cette nationalité américaine qui leur pose aujourd’hui quelques problèmes, à cause des impôts… L’appel des racines étant toujours plus fort, nous sommes rentrés définitivement à la maison en 1981 », raconte-t-il. « Vous n’avez pas évoqué, Monsieur le Président, peut-être par pudeur, mes légendaires coups de gueule… Ma famille et mes amis auront tous des anecdotes à vous raconter dans ce sens. » Et de remercier, des sanglots dans la voix, sa « merveilleuse épouse », sa famille, et les bénévoles dont il est entouré, une seconde famille plus soudée encore après l’épreuve imposée par l’ouragan Irma en 2017.
Chers bénévoles
Pilier de l’Ajoe, Dany Brin a vu au fil des décennies se développer l’activité surf et sa fameuse cabane à Lorient, le club de tennis devenu SBTC, les premiers voyages de nombreux enfants de l’île, le cinéma numérique... « Tout cela demande un temps considérable. La moindre heure donnée par un bénévole est appréciée. Les associations ne seraient rien sans eux », insiste-t-il. « Tout est plus rapide aujourd’hui, et on a de moins en moins de temps à accorder aux autres. Les démarches administratives sont de plus en plus difficiles.» Il se tourne vers la préfète Sylvie Feucher, sourire aux lèvres : « La dernière commission de sécurité avait tellement d’exigences que lorsqu’on a réussi à la satisfaire, elle a déclaré que le plateau de l’Ajoe est l’endroit le plus sûr de l’île pour accueillir du public. Il fallait voir avec quel entrain les bénévoles tentaient d’éteindre les débuts d’incendie lors de la formation extincteurs ! »
Satisfait d’avoir transmis son goût du bénévolat à ses enfants et petits-enfants, il termine en s’excusant « pour mes mots haut placés passés, présents et futurs, parce que cela ne va pas aller en s’arrangeant ». Très ému de « la belle tribune offerte », il réprime un dernier sanglot, vite réconforté par les applaudissements et hourras chaleureux du public. Félicitations Dany !
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