«Personne en Haïti ne croit que le pays est maudit. » Tels sont les mots de Frantz Duval, le rédacteur en chef du plus grand quotidien d’Haïti, le Nouvelliste. Il n’empêche, un nouveau séisme a frappé le pays de la Caraïbe, le samedi 14 août. Une terrible secousse d’une magnitude de 7,2 qui a ravagé le Sud-Ouest du territoire, tuant plus de 2.200 personnes. Quelques semaines après l’assassinat du président de la République, Jovenel Moïse, par un commando armé, Haïti est confronté à une effroyable crise sanitaire.
L’aide internationale s’organise
Des dizaines de milliers d’Haïtiens ont perdu tout ce qu’ils possédaient dans le séisme. Leur maison, leurs biens. Une population qui se retrouve une fois encore à la rue, à la recherche de nourriture et d’eau potable. Une vaste opération d’aide humanitaire s’est immédiatement organisée après l’annonce du sinistre. Des dons sont collectés et affluent de nombreux endroits, notamment de la Caraïbe.
Une aide qui s’est matérialisée dès les premiers jours qui ont suivi la catastrophe par des distributions de denrées alimentaires. Notamment aux Cayes, la troisième ville d’Haïti en terme de population, qui a été gravement touchée par la secousse. Comme le rapportent nos confrères de France24, aux Cayes, la moitié d’un convoi de deux camions a été pillé par des habitants avant que la police n’intervienne.
Les Etats-Unis envisagent de déployer plus de 200 militaires dans le pays afin d’encadrer les distributions de denrées et d’assurer la sécurité des populations. Dans un contexte politique plus que trouble, Haïti est en proie à de nombreux débordements. Mais pas au désespoir, comme l’affirme le journaliste Frantz Duval.
Dans un entretien accordé à Courrier International, le rédacteur en chef du Nouvelliste explique « Il y a une contradiction entre la perception du pays et sa réalité, contradiction qui peut s’expliquer par l’accumulation de catastrophes naturelles et humaines que nous avons connue au fil du temps, les mauvaises décisions des différents gouvernements, l’ingérence maladroite et intéressée de la communauté internationale, l’absence de politiques publiques mais aussi la fabrication, depuis toujours, d’une image du “tout-désastre” pour montrer qu’il est impossible pour d’anciens esclaves de construire une nation. Le pays est pauvre, politiquement instable, vulnérable aux menaces naturelles : multiples séismes, ouragans, etc. Il a besoin d’établir d’urgence un système de gestion des risques. Le cercle est infernal, mais rationnellement on peut tout expliquer sans recourir à une quelconque malédiction.»
A Saint-Barth, le Lion’s Club mobilisé
Dès l’annonce du séisme en Haïti, le Lion’s Club de Saint-Barthélemy a pris des dispositions afin d’organiser une collecte de dons au profit des victimes. Trois urnes ont été mises à disposition de la population de Saint-Barth désireuse d’apporter une aide. Ces urnes se trouvent à la capitainerie de Gustavia, à la quincaillerie Alma de Public et au Super U de Saint-Jean. Les dons peuvent être remis sous forme de chèque (à l’ordre du Lion’s club de Saint-Barthélemy) ou en espèces, dans l’une des trois urnes. Ils peuvent aussi être envoyé par la Poste à Lions’s Club île de Saint-Barthélemy BP186 97133 Saint-Barthélemy.
« Nous tenons une réunion statutaire ce vendredi (27 août), explique Jean-Jacques Rigaud du Lion’s. Nous allons décider de procéder à un premier virement dès la semaine prochaine. » Celui-ci sera effectué sur le compte de la Plate-forme d’intervention régionale Amériques Caraïbes (Pirac) de la Croix-Rouge française. Un organisme qui est bien évidemment mobilisé depuis le début de la crise en Haïti.