Saint-Barth -

La Caraïbe en bref

Jamaïque.
A mi-chemin du passage en République

Lors d'un groupe de réflexion du JIS (Jamaica Information Service) daté du 19 mars, la ministre des Affaires juridiques et constitutionnelles, Marlene Malahoo Forte, a confirmé que le processus destiné à faire de la Jamaïque une République à part entière était bien engagé. Comme le rapporte notamment l’Observer, le projet de loi de 2024 portant modification de la Constitution est actuellement examiné par une commission parlementaire mixte. « Avec le projet de loi au Parlement, nous sommes à plus de 50 % du chemin, a déclaré la ministre. Une fois l'examen terminé, la prochaine étape consistera à débattre et à adopter le projet de loi à la Chambre des représentants. » S'il est approuvé par la Chambre, le projet de loi sera transmis au Sénat, est-il expliqué dans un article du Caribbean National Weekly, qui précise : « Toutefois, si le Sénat ne vote pas dans le délai prévu par la Constitution, il sera considéré comme rejeté et renvoyé à la Chambre. » Malahoo Forte a reconnu que les élections générales, prévues en septembre, pourraient retarder le processus, mais les dispositions constitutionnelles prévoient une continuité entre les différents parlements. La transition vers une République aura donc lieu après les élections générales, par le biais d’un référendum, comme l’a indiqué la ministre. « Ce vote donnera aux Jamaïcains la possibilité de décider s'ils souhaitent rompre les liens avec le roi Charles III et établir un système de gouvernance reflétant l'identité nationale », souligne le CNW. Avant le référendum, un projet de loi référendaire doit être adopté pour définir les procédures de vote. « La Commission électorale de la Jamaïque (CEJ) gérera le processus comme elle le fait pour les élections, a indiqué, selon le CNW, Malahoo Forte. Mais au lieu de voter pour le peuple, vous voterez pour la Jamaïque. » Dans une intervention publique, en fin de semaine dernière, le chef de l’opposition jamaïcaine, Mark Golding, a annoncé qu’il venait de renoncer à la nationalité britannique. Le sens de l’anticipation.

Trinidad-et-Tobago.
L’opposition réclame la présence d’observateurs pour les élections

Selon plusieurs titres de presse (Newsday, Caribbean National Weekly), la cheffe de l’opposition trinidadienne Kamla Persad Bissessar, a officiellement demandé au premier ministre Stuart Young d'inviter des observateurs étrangers indépendants pour surveiller les prochaines élections générales prévues le 28 avril. Dans la lettre qu’elle a adressée au premier ministre, Kamla Persad Bissessar s'est dite « préoccupée par l'érosion des institutions démocratiques, la transparence du processus électoral et l'impartialité de la Commission des élections et des frontières (EBC) ». Le CNW indique qu’elle a souligné « des précédents inquiétants », notamment le redécoupage électoral par l'EBC pour les élections de l'Assemblée législative de Tobago de 2021. Si elle a salué l'invitation du gouvernement aux observateurs de la Caricom (Communauté des États de la Caraïbe), la cheffe de l’opposition insiste sur le fait que « des observateurs internationaux indépendants et non caribéens sont nécessaires pour garantir un processus électoral libre et équitable ». Aussi, elle a exhorté le premier ministre Young à « agir immédiatement » pour convier des observateurs neutres et ainsi s’assurer de la crédibilité des élections générales du 28 avril.

Saint-Martin.
La Collectivité officialise l’adhésion à l’OECO

C’est désormais officiel. Depuis le mercredi 19 mars, la Collectivité de Saint-Martin est devenue le douzième membres de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). Cette adhésion marque une étape majeure dans l’histoire de l’île et dans la volonté de la Collectivité à renforcer ses liens avec ses voisins caribéens. De celle-ci doit découler une coopération renforcée dans des domaines stratégiques tels que la santé, l’éducation, le commerce et le développement économique. «Un nouveau chapitre s'ouvre pour Saint-Martin. Nous sommes prêts à contribuer activement à la construction d'une région caribéenne plus forte, plus unie et tournée vers l'avenir », a déclaré le président Louis Mussington lors de la cérémonie qui a réuni à Saint-Martin tous les dirigeants des pays membres de l’OECO. « Il y a exactement 377 ans, le Traité de Concordia était signé, posant les bases d'une coopération unique entre la France et les Pays-Bas à Saint-Martin, a rappelé Louis Mussington. Aujourd’hui, alors que nous célébrons notre adhésion à l’OECO, ce traité prend une signification particulière. Nous poursuivons ensemble ce chemin d’intégration régionale, de solidarité et d’unité. À nos frères et sœurs de Sint Maarten, notre histoire commune et notre avenir partagé continuent à renforcer les liens qui nous unissent. Restons forts, solidaires et toujours proches. Nous devons agir conjointement. Les fonds Interreg-Caraïbes sont un levier essentiel pour cela, comme l’illustre parfaitement la réussite du Radar météorologique commun à Saint-Martin. » L’adhésion de Saint-Martin a été saluée par tous les chefs de gouvernement présents.

Iles Vierges (US).
Une taxe sur le AirBnb pour lutter contre la pénurie de logement

Il ne s’agit encore que d’une proposition. Néanmoins, celle-ci émane du gouverneur des Iles Vierges étasuniennes, Albert Bryan Jr. Celui-ci a profité de la Conférence du printemps sur l'estimation des recettes pour proposer des changements politiques clefs visant à garantir la stabilité économique dans un contexte d'évolution des tendances de consommation et de coûts structurels persistants, explique le Virgin Island Consortium dans un article publié le 23 mars. Le gouverneur Bryan a ainsi souligné la nécessité d'une nouvelle approche de l'analyse et de la gestion des recettes et des dépenses du gouvernement. Il a réaffirmé que si les prévisions de recettes semblent stables, la véritable préoccupation réside dans la hausse des coûts. « Je ne m'attends pas à un problème de recettes au cours des 10 à 15 prochaines années, a-t-il déclaré. Le problème, ce seront les dépenses. » Parmi ses propositions, le Consortium relève principalement un appel à augmenter la taxe AirBnb à 20 %. « Le gouverneur Bryan a présenté l'enjeu comme double, écrit l’auteur. Inciter les visiteurs de courte durée à retourner dans les hôtels traditionnels afin de soutenir le secteur de l'hôtellerie, et répondre à la crise croissante du logement pour les résidents locaux. » Albert Bryan a indiqué : « À l'heure actuelle, à Saint-Thomas, Sainte-Croix et Saint-John, les loyers sont exorbitants. Nous avons 4 000 chambres AirBnb. Nous devons réduire ce nombre pour que nos enseignants, nos infirmières et nos travailleurs puissent se loger. » Par ailleurs, le gouverneur a évoqué la possibilité de relancer la raffinerie de Sainte-Croix, promouvoir le développement d'une zone de libre-échange, promouvoir une énergie industrielle à bas coût et potentiellement assouplir les restrictions frontalières entre les États-Unis et les Îles Vierges britanniques.

Guadeloupe.
Plus de 400 kg de chair de lambis congelée saisis par les douanes

Une dépêche de l’Agence France-Presse rapporte que les agents des douanes ont saisi dans un bateau de pêche amarré dans le port du Moule, le mardi 18 mars, plus de 400 kg de chair de lambis congelée et conditionnée dans des sacs en plastique. La cargaison provenait d'Antigua, précisent les douanes dans un communiqué, et « constituait une importation sans déclaration de marchandises prohibées ». Le lambi étant un coquillage appartenant à une espèce protégée et inscrite à la Convention de Washington (CITES). La valeur de la cargaison est estimée à plus de 10.000 euros et a été détruite après sa saisie. Un marin pêcheur a été interpellé, indiquent les douanes, tandis que « son collègue a pris la fuite ». Pour mémoire, les contrevenants d'espèces protégées par la Convention de Washington s'exposent à des sanctions pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et à une amende comprise entre une et deux fois la valeur de la marchandise.

République dominicaine.
Le musée de la résistance défend « les héros du 30 mai »

Le 30 mai 1961, le dictateur Rafael Leonidas Trujillo est abattu lors d’un attentat auquel participent huit « conspirateurs », « justiciers » ou « héros ». Un qualificatif qui varie en fonction des personnes qui évoquent cet épisode de l’histoire de la République dominicaine. Un sujet qui demeure encore sensible en 2025. De fait, dans un récent communiqué relayé notamment par le Dominican Today, le Mémorial de la Résistance dominicaine a condamné « les tentatives persistantes de déformer la signification historique de l'assassinat du dictateur Rafael Leónidas Trujillo, le 30 mai 1961 ». Le musée affirme que les efforts visant à minimiser l'événement ont historiquement favorisé le maintien au pouvoir des personnalités comme Ramfis Trujillo (fils du dictateur assassiné) et l'ancien président Joaquín Balaguer. Dans son communiqué, le musée s’élève contre « les tentatives de réécrire l'histoire » pour défendre le régime de Trujillo. Il est aussi fait mention de « l'utilisation abusive de documents gouvernementaux américains pour justifier de fausses déclarations, notamment en présentant le soulèvement du 24 avril 1965 comme une révolution communiste ». Le musée réaffirme « le courage des conspirateurs du 30 mai » qui ont sacrifié leur vie pour « mettre fin à une dictature de 31 ans et restaurer la liberté en République dominicaine ».

Sint Maarten.
La fiscalité sur les pourboires en examen

Le Daily Herald rapporte que la ministre des Finances Marinka Gumbs examine actuellement la fiscalité des pourboires. Un sujet qui « retient toute son attention », a-t-elle déclaré lundi devant les députés. Interrogée sur le sujet par Sarah Wescot-Williams, députée démocrate, la ministre a répondu : « Nous reconnaissons que de nombreux travailleurs du secteur de l'hôtellerie-restauration qui perçoivent des pourboires se situent dans les tranches de revenus les plus basses, et il est important de veiller à ce que nos politiques fiscales soutiennent la croissance économique tout en favorisant l'équité. Je ne suis certainement pas contre cela, mais il est essentiel de mener les recherches et les analyses nécessaires pour bien comprendre les implications. » Le Daily Herald précise que la députée Sarah Wescot-Williams s’est entretenu avec un dirigeant d’Aruba sur l’intérêt et les conséquences d’un impôt sur les pourboires. Le dossier est donc encore à l’étude.

Martinique.
Hausse inquiétante du nombre de loyers impayés

Selon la Caisse d’allocations familiales (Caf), de plus en plus de familles martiniquaises éprouvent des difficultés à payer leur loyer. Dans un article publié le 24 mars, RCI dévoile une partie du contenu de son émission intitulée « C’est la vie en décryptage » consacrée au sujet. « En Martinique, les loyers impayés explosent, en particulier dans le centre de l’île, est-il indiqué. Sur le territoire de la Cacem (Communauté d’agglomération centre Martinique), près d’un locataire sur deux serait concerné (48,9%). Sur Cap Nord et l'Espace Sud, ce taux est respectivement de 28,8% et 31,1%. » Les raisons de cette situation son multiples. RCI évoque les séparations et divorces, la perte d’emploi ou encore les « accidents de la vie ». De son côté, le responsable adjoint du service social de la Caf, Alex Valmy, explique que des solutions existent pour aider les personnes et les familles qui sont confrontées à une précarité grandissante.

Saint-Kitts-et-Nevis.
Un pays en « pleine mutation »

En déplacement officiel à Saint-Martin à l’occasion de l’entrée de la Collectivité française dans l’OECO (lire plus haut), le premier ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, Terrance Drew, a déclaré : « Saint-Kitts-et-Nevis est en pleine mutation. » Face à ses pairs caribéens, le chef du gouvernement a détaillé les avancées majeures qui s'inscrivent dans « le programme d'État insulaire durable du pays ». L’Observer consacre un article (publié le 19 mars) à l’intervention de Terrance Drew. Ce dernier a notamment évoqué l’indépendance énergétique grâce au développement de l'énergie géothermique, la construction de deux usines de dessalement pour sécuriser l'accès à l'eau, un important projet d'expansion agricole qui devrait créer 300 emplois, la construction d'un tout nouvel hôpital éco-responsable dans les prochains mois, sans oublier l’amélioration de la sécurité. «Nous avons connu la période la plus calme de notre histoire depuis 23 ans, assure le premier ministre. Jusqu'à présent, cette année, nous n'avons connu aucune violence armée. »

 

Journal de Saint-Barth N°1609 du 26/03/2025

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