Guadeloupe / Saint-Martin.
Nouveau procès à Basse-Terre pour l’assassin d’Angélique Chauviré
Originaire de Grenade, âgé de 46 ans, Kathron Fortune purge depuis 2019 une peine d’emprisonnement dans une cellule de la prison de haute sécurité du village de Vught, dans la province du Brabant septentrional, dans le sud des Pays-Bas. Le 19 octobre 2019, il avait été condamné par la cour d’assises de Basse-Terre à trente années de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Angélique Chauviré en mai 2006 à Saint-Martin. Mais il fut jugé par contumace (c’est-à-dire en son absence) car les autorités judiciaires des Pays-Bas avaient refusé de procéder à son extradition vers la Guadeloupe. Initialement incarcéré à Pointe-Blanche, à Sint-Maarten, Kathron Fortune dit « Cuchi » avait été transféré dans un établissement pénitentiaire de haute sécurité en 2017 après une évasion suivie d’une cavale de près de 18 mois qui s’était soldée par une arrestation à Saint-Kitts-et-Nevis. Il y purge depuis une peine de 21 ans de prison pour le meurtre d’un homme de 22 ans commis peu de temps avant celui d’Angélique Chauviré, en 2006. En fin de semaine dernière, la Cour suprême d'Amsterdam a donné son accord pour que le détenu, qui se vanterait d’avoir assassiné 17 personnes, soit transféré vers la Guadeloupe pour y comparaître, à nouveau, devant la cour d’assises. Cette fois, il devra répondre de deux autres meurtres qui seraient liés à l’assassinat d’Angélique Chauviré, âgée de trente ans en 2006. Kathron Fortune a également été condamné à perpétuité par la justice hollandaise pour le double-meurtre d’un couple de touristes hollandais perpétré en décembre 2016 dans une chambre d’hôtel de Sint Maarten.
Saint-Martin.
Sept grévistes de la Saur privent l’île d’eau à Noël
Louis Mussington s’est rendu sur le piquet de grève, accompagné de mon cabinet, d'Angèle Dormoy, présidente de la CCISM, et de Marie-Hildegarde Chauveau, directrice de cabinet du Préfet de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Le lundi 23 décembre, sept agents de la Saur (société de distribution de l’eau courante) décident de lancer un mouvement de grève avec le soutien de l’UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe). Pour se faire entendre, les grévistes procèdent à l’arrêt des machines, donc de la production et de la distribution d’eau potable. Une action qui a rapidement des conséquences pour l’ensemble des usagers de Saint-Martin. Ce, à la veille des fêtes de Noël. Malgré les tentatives de dialogues entreprises par la Collectivité territoriale et la préfecture, la situation ne se débloque pas pour Noël. De plus, l’intervention de la gendarmerie et la réquisition de deux autres agents ne permettent pas de relancer les machines de l’usine. Tout simplement parce que les grévistes ont subtilisé les boîtiers de programmation qui permettent le fonctionnement des variateurs basse pression de l’usine. Une cellule de crise est ouverte le 24 décembre au matin par la préfecture, notamment pour garantir les besoins essentiels de l’hôpital, de l’Ehpad et des sapeurs-pompiers. En soirée, une première ligne de production est remise en route. Le 26 décembre, une deuxième unité est relancée. Le lendemain, le préfet confirme que la Saur prévoit de pouvoir rapidement réalimenter toute l’île. Néanmoins, l’absence des boîtiers dérobés empêchent la reprise du troisième moteur. De plus, la grève s’est encore poursuivie pendant quelques jours. « Cependant, il faut faire la part des choses entre un conflit social qui est légitime et des actions de sabotages sur l’unité de production d’eau qui pénalise toute la population », a déclaré le préfet, Vincent Berton, lors d’une conférence de presse le 27 décembre. Des procédures judiciaires sont en cours à la suite de nombreux dépôts de plaintes de particuliers. Le procureur de la République est chargé de les instruire.
Saba.
Une école «pas socialement sûre pour les élèves et les enseignants»
Selon plusieurs études menées en fin d’année 2024, suivies par une enquête administrative, « la sécurité sociale, mentale et physique des élèves et du personnel de l'école primaire du Sacré-Cœur est actuellement insuffisante », écrit la secrétaire d'État à l'Éducation, à la Culture et aux Sciences, Marie-Ile Paul, dans une lettre adressée à la deuxième chambre dont le contenu est relayé dans un article du Saba News. Marie-Ile Paul y annonce une instruction d'urgence adressée au conseil d'administration de la Fondation pour l'éducation catholique Saba. Le 30 octobre dernier, la deuxième chambre a déjà été informée d'une instruction imposée à la Fondation pour l'éducation catholique Saba (SkoSaba) pour « mauvaise administration ». En novembre, l'Inspection de l'éducation a reçu plusieurs rapports alarmants concernant des problèmes de sécurité à l'école du Sacré-Cœur (SHS), « la seule école primaire de Saba », est-il rappelé dans l’article du Saba News. À la suite de ces rapports, une instruction d’urgence a été émise le 13 décembre sur la base des premières conclusions de l’Inspection à l’issue de son enquête conclue le 3 décembre. Entre le 18 et le 22 novembre, l’Inspection a mené une enquête approfondie sur la sécurité sociale des élèves et du personnel de SHS. « Les conclusions ont indiqué que le conseil d’administration de l’école n’avait pas assuré de mesures de sécurité adéquates », écrit le Saba News, précisant que « cette situation n’est pas attribuée à des événements isolés mais à un schéma récurrent de négligence ».
Porto Rico.
Entre coupure électrique et investissement dans des systèmes innovants
Si une grande partie des habitants de Saint-Martin ont été privés d’eau courante à Noël, ceux de Porto Rico ont été contraints de fêter la Saint-Sylvestre à la bougie. En effet, une coupure générale est survenue en raison d’une surcharge sur le poste extérieur d’un câble à haute tension dans le sud de l’île, qui a « entraîné un effet de cascade d’abord sur Costa Sur puis dans l’ensemble de Porto Rico », a expliqué le directeur des affaires externes du fournisseur local d’électricité Luma, José Perez, interrogé par l’Agence France-Presse. La panne a débuté le mardi 31 décembre vers 5h30 et s’est propagée à toute l’île, qui compte près de 3,2 millions d’habitants. Fort heureusement, les techniciens locaux ont su se montrer efficaces et la distribution d’énergie a été progressivement rétablie, bien plus vite qu’annoncé initialement par Luma qui tablait sur « environ cinquante-huit heures » avant un retour à la normale.
Parallèlement, le site Energynews rapporte dans un article publié le 7 janvier que Porto Rico poursuit l’avancée de son projet «Microgrid of the Mountain » qui consiste à combiner énergie hydroélectrique et photovoltaïque pour renforcer la résilience énergétique des zones rurales. Pour ce faire, le département de l’Energie des Etats-Unis va investir 150.000 dollars supplémentaires afin de lancer le projet pilote qui permettra de relier quatre municipalités rurales : Adjuntas, Jayuya, Lares et Utuado. « Cette infrastructure intermunicipale vise à optimiser l’utilisation des centrales hydroélectriques locales et à y intégrer des systèmes photovoltaïques, écrit Energynews. Les objectifs sont d’assurer une alimentation électrique stable, tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles. »
République dominicaine.
La hausse du prix des aliments inquiète
Les consommateurs et les commerçants ont constaté que les prix des aliments de base ont augmenté depuis le début du mois de décembre 2024. Une hausse qui s’est confirmée en ce début d’année, écrit le Dominican Today. « Les plus fortes augmentations ont été observées pour le café, l'huile, les œufs, le sucre, la sauce tomate, les légumes, le lait et les haricots », est-il indiqué dans un article paru le 5 janvier. Une tendance qui inquiète les consommateurs mais également les commerçants qui voient les allées de leur magasin se vider de leur clientèle. Dans les supermarchés aussi, selon le journal, où la présence a été « faible », même pendant la période de Noël et du nouvel an. « Chaque fois que l’on vient, les prix augmentent, même si c’est de quelques centimes, et sur sept produits que l’on achète habituellement, trois ou quatre ont un autre prix », peste un consommateur interrogé par le Dominican Today.
Iles Vierges (US).
Scandale après la révélation de la forte augmentation des salaires des sénateurs et du gouverneur
Plus 10.000 dollars par an pour les sénateurs et une rallonge de 40.000 dollars pour le gouverneur et le lieutenant-gouverneur. Pour les premiers, le salaire annuel est passé le 1er janvier à 95.000 dollars et, pour les seconds, à 192.088 et 168.231 dollars. D’importantes hausses de salaires qui auraient pu rester des plus discrètes sans les révélations publiées le lundi 6 janvier par le Virgin Islands Consortium. Ces hausses de salaire ont été appliquée sur la base d'un rapport de la V.I. Public Officials Compensation Commission (VIPOCC). Sans aucun débat public au Sénat, car le délai de 90 jours imposé par la loi régissant le rapport du VIPOCC avait expiré, explique l’auteure de l’article. Le délai de 90 jours était destiné à permettre aux sénateurs d'examiner le rapport et de décider d'accepter, de rejeter ou de modifier ses recommandations. Selon l’enquête réalisée par le Consortium, le rapport a été transmis au gouverneur, Albert Ryan, dès le 13 août dernier. Plusieurs sénateurs ont affirmé n’avoir jamais reçu le courriel contenant le rapport. Or, la journaliste du Consortium a pu obtenir un fil de discussion par courriel qui confirme que le gouverneur comme les sénateurs ont bien été destinataires du rapport. Depuis les révélations du journal « la colère et la frustration envers les législateurs et les fonctionnaires du pouvoir exécutif ont éclaté », assure la rédactrice. Notamment en raison du fait que le gouvernement n’a communiqué sur le sujet qu’après y avoir été contraint et forcé par la publication du Consortium. De plus, une forte suspicion entoure désormais la supposée négligence du gouverneur et des sénateurs vis-à-vis des délais légaux à respecter.
Curaçao.
« Le pays le plus pauvre du Royaume des Pays-Bas, avec la charge fiscale la plus élevée »
Lors de son intronisation en qualité de nouveau chef du Parti démocratique, samedi 4 janvier, Daniel Hodge a longuement évoqué la situation économique de Curaçao, comme le rapporte le Daily Herald. Si l’ancien premier ministre, sous la bannière PS (Pueblo Soberano) entre 2012 et 2013, a souligné une croissance économique de 5% en 2024, son expérience de banquier (Il a été directeur de l’association patronale « Vereniging Bedrijfsleven Curaçao », VBC) le pousse à jeter un œil critique sur les données. « N’oublions pas que cette croissance est survenue après une contraction économique de 20% pendant la pandémie de coronavirus et que nous avions connu auparavant quinze années sans aucune croissance », a-t-il déclaré. De plus, il a rappelé que Curaçao est « le pays le plus pauvre du Royaume des Pays-Bas, avec la charge fiscale la plus élevée et sans aucun allégement prévu pour y remédier ». Daniel Hodge s’est également demandé comment célébrer la croissance économique, alors que le salaire minimum et la pension de retraite sont parmi les plus bas des îles qui faisaient autrefois partie des anciennes Antilles néerlandaises.
Haïti.
Des soldats du Guatemala et du Salvador en renfort
Dans le cadre de la mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) déployée en Haïti, 83 soldats du Guatemala et du Salvador sont venus renforcer depuis le 3 janvier les troupes déjà envoyées sur place par la Jamaïque, le Bélize et le Kenya. Ce premier contingent venu d’Amérique Latine est composé de 75 militaires guatémaltèques et huit Salvadoriens. Il devrait être complété par l'envoi de troupes supplémentaires dans les prochains jours, a indiqué le porte-parole adjoint de la police haïtienne, Lionel Lazarre, à l’Agence France Presse. La mission actuelle compte environ 400 policiers. Il est à noter que deux journalistes et un policier ont été tués le 24 décembre dans une fusillade avec des gangs lors de la tentative de prise d’assaut de l’un des principaux hôpitaux de Port-au-Prince. Par ailleurs, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), plus de 5.600 personnes ont été tuées par la violence des gangs en Haïti en 2024, soit 1.000 de plus qu'en 2023. « Ces chiffres ne peuvent à eux seuls rendre compte des horreurs absolues qui sont perpétrées en Haïti, mais ils montrent la violence incessante à laquelle les gens sont soumis », a souligné dans un communiqué le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk. Un chiffre auquel s’ajoute celui, plus difficile à établir, des milliers de personnes qui ont été contraintes de fuir leur quartier ou leur commune pour échapper aux violences et à la mort.