Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

 

Haïti.
Près de 300 familles sans logement après une tornade

Un malheur n’arrivant jamais seul, en plus des ravages causés par les actions meurtrières des gangs armés, une partie de la population d’Haïti a subi les assauts d’une violente tornade en milieu de semaine dernière. Le phénomène s’est abattu sur le Nord du pays, particulièrement sur le secteur de Bassin-Bleu. Un événement qualifié de « catastrophique » par le National Caribbean Weekly qui a détruit plus de 200 maisons sur son passage, blessant plus de 50 personnes et laissant près de 300 familles sans abri. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a souligné la réponse immédiate menée par l’agence de protection civile d’Haïti et la Croix-Rouge, qui ont évalué l’ampleur des dégâts et déployé un dispositif pour secourir la population. « Le début de la saison des pluies, qui entraîne un risque accru de maladies d'origine hydrique comme le choléra, complique les efforts de rétablissement après une catastrophe », a-t-il été précisé dans un communiqué des Nations Unies, qui ont exprimé « une préoccupation particulière » pour les populations déplacées, qui sont désormais plus vulnérables à ces menaces sanitaires dans le contexte actuel.
Parallèlement, le Conseil présidentiel de transition a nommé mardi 28 mai Garry Conille comme Premier ministre. Âgé de 58 ans, médecin spécialisé en gynécologie et obstétrique, il fut premier ministre d'Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012. Garry Conille a été nommé à la suite de la démission en mars du premier ministre Ariel Henry face à une flambée de la violence des gangs dans le pays. Pendant ce temps, le pays continue une situation contrastée. Quand la ville de Petit-Goâve accueille la dixième édition du marathon du livre, les gangs armés poursuivent leurs méfaits. A Lizon, des bandits ont tué trois personnes, dont un couple d’Américains, dans un orphelinat. Gressier, commune proche de la capitale Port-au-Prince, a été le théâtre de violents affrontements entre la police et des membres du gang « 103 zombies ». Un véhicule blindé a été incendié par les bandits. De plus, selon le quotidien Le Nouvelliste, entre le 18 et le 22 mai, quatre sous-commissariats de police et deux prisons de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été « gravement endommagés suite à des attaques violentes menées par des bandes armées criminelles ».

Cuba.
De la nourriture qui vaut de l’or

La nouvelle n’en est pas vraiment une. Actuellement, Cuba traverse une crise économique qu’elle n’avait plus connu depuis près de trente ans. « L’aide des Cubains exilés aux États-Unis, qui représente près de deux milliards de dollars, est plus que jamais indispensable, écrit ainsi notre confrère Stéphane Petit-Frère sur le site de la 1ère, le 28 mai. Mais face aux pénuries en tous genres, c’est désormais de plus en plus en nature que les envois se font. Car encore faut-il avoir quelque chose à acheter sur place. » De fait, sur place, il rapporte que le prix d’une boîte de quatre œufs s’élève aujourd’hui à près de cent euros. Ce qui représente environ trois fois le montant du salaire moyen d’un Cubain. Par conséquent, les exilés n’envoient plus de l’argent à leur famille, mais des colis de produits alimentaires (Huile, jambon, pâtes, chocolat, etc). « Recevoir ce type de produits est un soulagement pour nous, ce n'est pas vraiment une bouée de sauvetage, parce que nous les recevons depuis un certain temps, donc nous recevons les produits convenus avec notre famille en fonction des besoins que nous avons pendant le mois », explique une Cubaine, Maria Paez, à la 1ère. Avec 30% d’inflation l’année dernière, les quelques onze millions d'habitants de l’île dépendent largement de la diaspora vivant aux États-Unis, assure le journaliste. Celle-ci représente environ deux millions de personnes, qui envoient des produits à Cuba par le biais de plusieurs dizaines de plateformes en ligne. La 1ère rappelle que les envois de fonds des États-Unis vers Cuba avaient atteint un record de 3,7 milliards de dollars en 2019. « Soit la deuxième source de revenus pour le pays, après l'exportation de services médicaux et devant le tourisme », précise la 1ère.

Bahamas.
Les feux de brousse ravagent une partie du pays

Lors de la 4e Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, qui s’est déroulée à Antigua-et-Barbuda, le premier ministre des Bahamas, Philip Brave, a alerté la communauté caribéenne sur les ravages causés dans certaines parties du pays par de récents incendies de brousses. « Les Bahamas brûlent », a-t-il déclaré, selon un article publié le 28 mai par The Nassau Guardian : « Les feux de brousse brûlent obstinément dans toutes nos îles dans la chaleur de la saison sèche des Bahamas. Les flammes ont brûlé nos taillis et nos forêts de pins, libérant une brume cendrée qui s'est propagée. » Une des conséquences a été l’interruption temporaire de tout le trafic aérien pendant plusieurs heures depuis l’aéroport international Lynden Pindling. « Nous craignons que cette nouvelle réalité enflammée ne devienne la norme et que les averses d’avril soient désormais remplacées par les incendies de mai, a lancé le premier ministre. Les feux de brousse ne sont que la dernière catastrophe en date dans une crise climatique croissante et ce problème n'est pas propre aux Bahamas ; c'est un problème pour la région dans son ensemble. » De fait, au cours des cinq dernières années, quelle île des Caraïbes n’a pas été touchée par une pénurie d’eau ? Phillip Brave a invité toute la communauté caribéenne à se pencher sur le problème afin de trouver « des solutions durables et pas des solutions de fortune ou gadget ».

République dominicaine.
Déjà une année touristique record

Tandis que son voisin haïtien traverse les pires tourments depuis des mois, la République dominicaine s’apprête à enregistrer une année touristique historique. Dans un article paru le 27 mai, le Dominican Today évoque la conférence de presse mensuelle du ministre du tourisme, David Collado. Lors de celle-ci, le ministre a annoncé que les quatre premiers mois de l’année 2024 ont illustré de manière évidente « la trajectoire de croissance durable de l’industrie touristique » du pays. Ainsi, au cours des quatre premiers mois de l’année, la République dominicaine a accueilli près de 4,2 millions de visiteurs et projette de dépasser les 11 millions avant la fin de l’année. David Collado a précisé qu'entre janvier et avril, le pays a reçu plus de trois millions de touristes par voie aérienne, soit une augmentation de 10% par rapport à la même période de 2023, de 24% par rapport à 2019 et de 30% par rapport à 2018. En ce qui concerne les croisiéristes, le ministre a souligné une augmentation significative, le pays ayant accueilli un peu plus de 1,1 million de visiteurs par voie maritime au cours des quatre premiers mois de l'année. Cela représente une augmentation de 15% par rapport à 2023, de 173% par rapport à 2022 et une hausse stupéfiante de 234% par rapport à 2019. David Collado a également noté que les États-Unis, le Canada et la Colombie étaient les trois principaux pays contributeurs de visiteurs en avril, avec des parts respectives de 53 %, 18 % et 3 %.

Sainte-Lucie.
Annonce de la création d’un salaire minimum

Le gouvernement de Sainte-Lucie entend avancer vers la création d’un marché du travail « plus équitable » en instaurant un salaire minimum. Un article du Caribbean National Weekly, publié le 28 mai, rappelle que la démarche gouvernementale a été initiée par le premier ministre et son équipe en créant en 2022 la Commission sur les salaires minimum et l’égalité dans le but de lutter contre les disparités de revenus. Ce, en collaboration avec les employeurs locaux et les syndicats dans le cadre de consultations approfondies. Ainsi, pour la première fois, les travailleurs de Sainte-Lucie devraient recevoir un salaire minimum prescrit par la loi. Les employés se verront garantir un salaire mensuel minimum de 1.126 dollars, soit 52 dollars par jour ou 6,50 dollars de l'heure. Cette politique devrait bénéficier à près de 13.000 personnes en améliorant leurs revenus. L’introduction du salaire minimum n’est que le début d’une série de mesures politiques visant à réduire la pauvreté et à renforcer la main-d’œuvre, précise le CNW.

Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Le taux de natalité en baisse, un défi démographique

Lors d’une conférence de presse organisée lundi 27 mai, le premier ministre Ralph Gonsalves a exprimé ses inquiétudes quant à « la stagnation de la croissance démographique du pays » et à ses implications pour l’avenir. Lors de son intervention, relayée par le Time News et le Caribbean National Weekly, Ralph Gonsalves a lié la baisse du taux de natalité à « de nombreux développements positifs », tels que les progrès en matière d'éducation et l'amélioration des opportunités pour les femmes. Il a souligné la nécessité pour les femmes, en particulier celles âgées de 25 à 35 ans, d'avoir davantage d'enfants pour maintenir la stabilité de la population. Il a fait valoir que « pour maintenir une population stable, un taux de natalité moyen de 2,1 enfants par femme est nécessaire ». Ralph Gonsalves a insisté sur « l’importance de la reconstitution de la population » tout en reconnaissant « les complexités auxquelles les femmes modernes sont confrontées pour concilier vie professionnelle et maternité ». Selon les données de Statista (plateforme mondiale de veille économique), citée par le CNW, Saint-Vincent-et-les-Grenadines compte un peu plus de 103.000 habitants. Le taux de natalité a diminué, passant de 16,48 naissances pour 1.000 habitants en 2011 à 12,9 en 2021. Ce qui constitue le taux le plus bas de la décennie. De même, l’indice de fécondité est tombé à 1,8 enfant par femme en 2021 contre 2,1 en 2011.

Barbade.
Le Panama ouvre une ambassade

Le 12 mai, l'ambassadrice désignée du Panama à la Barbade, Xiomara Pérez, a remis à la présidente Sandra Mason les lettres de créance l'accréditant en tant que première ambassadrice résidente de la République du Panama auprès du gouvernement de la Barbade. Lors de la cérémonie officielle, relayée par le Barbados Today, la présidente a souligné l'importance de continuer à renforcer les liens historiques qui existent entre les deux pays, en évoquant les Barbadiens qui sont allés au Panama pour travailler à la construction du canal, comme son grand-père. La Barbade a ouvert son ambassade à Panama en 2019. Le Panama avait alors indiqué au gouvernement barbadien qu'il procéderait, dans un esprit de réciprocité, à l’établissement de la première mission diplomatique à Bridgetown.

Jamaïque.
Un plan de construction de 15.000 logements

Le National Housing Trust a révélé son intention de lancer une stratégie de développement globale visant à construire plus de 15.000 solutions de logement à travers l'île, relate le Jamaica Gleaner. Le premier ministre Andrew Holness a récemment présenté les détails de cette vaste initiative, soulignant que plus de 96% des logements proposés sont destinés aux personnes à revenus moyens ou faibles. Sur les 15.000 unités projetées, Andrew Holness a précisé la répartition suivante : 4.309 unités de deux chambres, 7.600 d'une chambre et 3.100 lots viabilisés. « Cette approche diversifiée vise à répondre à un éventail de besoins en matière de logement dans les tranches de revenus ciblées, garantissant ainsi un impact plus large », précise le Gleaner. En revanche, le montant des investissements qui devront être réalisés ne sont pas évoqués dans l’article.

Guadeloupe.
Le couvre-feu reconduit mais adapté

La préfecture de la Guadeloupe a annoncé mercredi dernier la reconduction d’un mois du couvre-feu imposé aux mineurs à Pointe-à-Pitre. Après un mois d’application, la préfecture a constaté une diminution des mineurs impliqués dans les faits de délinquance. Mais il a tout de même jugé « pertinent » de le prolonger, souligne l’Agence France Presse.

 

Journal de Saint-Barth N°1569 du 30/05/2024

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