Haïti.
En plein chaos, la famine guette
Lors d’une intervention en début de semaine, le secrétaire général de l’organisation des Nations-Unies, Antono Guterres, a appelé « toutes les parties prenantes » haïtiennes à « agir de manière responsable ». Un vœu pieu relayé par le quotidien Le Nouvelliste qui évoque en parallèle un rapport du Pam (programme alimentaire mondial) qui pointe du doigt les difficultés rencontrées par les organisations d’aides humanitaires encore présentes dans le pays pour apporter un soutien à la population. Particulièrement les milliers de familles haïtiennes qui ont été contraintes à fuir leur quartier, leur commune ou leur village et qui, désormais, sont sans ressources. « L’espace humanitaire se retreint chaque jour de plus en plus (…) et les premières victimes en sont les femmes et les enfants », a confirmé Bruno Maes, représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) en Haïti.
Dans le même temps, lundi 18 mars, une énième tuerie a été signalée à Pétion-Ville, où une quinzaine de cadavres jonchaient l’avenue Panaméricaine, rapporte Le Nouvelliste. Très présente en Haïti, l’église catholique a officiellement pris ses distances avec le conseil présidentiel de transition qui s’est mis en place après la démission, la semaine dernière, du premier ministre Ariel Henry. Une annonce qui a été faite lundi lors de la Conférence épiscopale d’Haïti qui réunit les évêques de l’église catholique du pays. Cette décision a pour but de « pouvoir garder la distance morale qui lui permet de remplir sa mission prophétique », a-t-il été expliqué en marge de la Conférence.
Quant au déploiement de forces policières venues du Kenya et du Bénin (plus de 2.000 fonctionnaires) dans le cadre d’une mission de l’Onu, il est à l’arrêt complet. Pour couronner le tout, lundi, la banque centrale a été attaquée par des bandits armés.
Sint-Maarten.
Un appel à lutter contre les violences scolaires
La police de Sint Maarten (KPSM) tire la sonnette d’alarme face à l’augmentation rapide des vidéos de bagarres scolaires apparaissant sur les plateformes de réseaux sociaux, écrit le Daily Herald dans un article paru en fin de semaine dernière. Les policiers rapportent avoir été témoins « d’un nombre inquiétant » de vidéos montrant des confrontations violentes entre étudiants. « Un incident particulièrement choquant », écrit le Daily Herald, concerne une étudiante qui a été agressée par deux autres jeunes femmes et traînée le long de la route par les cheveux. « La police exprime de sérieuses inquiétudes face à cette tendance croissante de la violence à l'école, soulignant le besoin urgent d'une intervention à l'échelle de la communauté », insiste le quotidien, qui souligne que le KPSM appelle les parents et tuteurs à avoir « des discussions ouvertes et sérieuses avec leurs enfants sur les graves implications et conséquences d'un comportement violent ». Aussi, la police plaide pour « une approche unifiée », impliquant les parents, les éducateurs et les dirigeants communautaires, « pour explorer les causes profondes de ces confrontations et promouvoir des moyens constructifs de résoudre les conflits entre les jeunes ».
Saba/Bonaire.
Le gouvernement « dupé » par le gestionnaire par intérim
Le site Internet Koninkrijksrelaties rapporte que le gouvernement de l'île de Saba s’estime « dupé » par Arjen de Wolff, l'actuel registraire (gestionnaire administratif) par intérim de Bonaire. « Il a été payé pour un travail qu'il n'a jamais réalisé », a confirmé l'entité publique en réponse aux questions de Koninkrijksrelaties. La municipalité aurait ainsi été flouée de plusieurs dizaines de milliers de dollars. En mai 2022, l'entité publique Saba a embauché De Wolff, à l'époque le conseiller le plus important du chef de l'opposition Clark Abraham à Bonaire, en raison de ses prétendues connaissances juridiques et de son expérience politique pour soutenir le registre et le Conseil de l'île dans la reconstruction du système officiel. Un accord a été conclu pour un an avec possibilité de prolongation. Selon des sources internes, explique le Saba News, ce « service » s'élevait à environ 100.000 dollars. « De Wolff, au chômage après avoir été licencié pour la énième fois, s'est mis au travail, mais des doutes ont rapidement surgi quant à son engagement et à la qualité de son travail, écrit le Saba News. Il a été confronté à ce problème, mais comme aucune amélioration n'a été constatée, le Conseil de l'île a décidé à l'unanimité que le travailleur embauché ne devait pas être considéré comme capable d'exécuter correctement le travail convenu. » La collaboration a immédiatement été interrompue mais aucune poursuite n’a été engagée contre Arjen de Wolff. Le Saba News précise que Saba aurait perdu près de 40.000 dollars dans l’affaire. Peu de temps après la rupture avec Saba, malgré ses antécédents, Arjen De Wolff a été nommé registraire par intérim de l'île de Bonaire en mai 2023.
Guadeloupe.
Fermeture de la campagne sucrière
Après le blocage de l’unité sucrière de Gardel, l’Iguacanne (Interprofession guadeloupéenne pour la canne à sucre) a décidé, explique la 1e, la « fermeture de la campagne sucrière » pour éviter une « confrontation entre tous ceux qui animent la filière », selon un communiqué de Bruno Wachter, le président de l’interprofession qui regroupe planteurs et usiniers. Celui-ci dénonce « la politique de la terre brûlée » pratiquée selon lui par le Collectif des agriculteurs, rejoint par quatre syndicats et la Chambre d’agriculture. « 80 personnes, selon Bruno Wachter, ont pris en otage une filière qui fait vivre près de 10.000 personnes, mettant ainsi en péril l’économie agricole de notre région et de nombreux foyers guadeloupéens. » Mardi, quelques parcelles seulement ont été récoltées en Grande-Terre et en Basse-Terre, précise la 1e, qui ajoute que les cannes coupées n’ont pas pu être acheminées à la sucrerie du Moule. Une partie a finalement été livrée à la distillerie Damoiseau.
Cuba.
Famine, inflation, coupure d’électricité, la population exprime sa colère
Dans la ville orientale de Santiago, de petits groupes de manifestants sont descendus dans les rues dimanche afin d’exprimer leur frustration face aux coupures de courant prolongées pouvant durer jusqu'à huit heures et aux pénuries alimentaires généralisées qui frappent Cuba. Les manifestations, filmées dans des vidéos circulant sur les « réseaux sociaux », montrent des manifestants se rassemblant à la périphérie de la ville, à environ 800 kilomètres de la capitale, La Havane. « Nous avons faim, de l’électricité et de la nourriture, liberté », ont scandé les manifestants, selon les nombreux journaux qui ont relayé le mouvement de colère. « Je n’en peux plus, a confié une mère de famille à L’Agence France Presse. J’habite une petite ville à quelques dizaines de kilomètres de Santiago. Les coupures de courant y durent parfois quinze heures. Cela se passe en partie durant la nuit et les moustiques, qui sont énormes, en profitent, car nous ne pouvons plus utiliser, faute d’électricité, ni ventilateur ni l’air climatisé pour ceux qui l’ont. » Tout autant que les « apagones » (coupures de courant), c’est la situation alimentaire catastrophique dans les régions orientales de l’île qui désespère les Cubains, écrit le Figaro. « La pénurie alimentaire est un fléau qui joue par ailleurs fortement sur la spirale inflationniste dont souffre l’économie, puisque quand l’offre vient à manquer, le prix des aliments hors carnet de rationnement [que reçoivent tous les mois les Cubains] tendent à augmenter de façon constante », écrit le site Cubanet, relayé par Le Courrier International, qui ajoute : « Dans ce contexte, on s’attendrait à voir les autorités lancer une politique d’investissements en faveur des secteurs de production, à savoir l’agriculture, l’élevage et la pêche. » Il n’en est rien. Le président cubain, Miguel Díaz-Canel, a attribué les manifestations à des « terroristes antigouvernementaux » basés aux États-Unis, les accusant d'inciter à des troubles visant à déstabiliser le pays, souligne le Caribbean National Weekly. Sur la plateforme de « réseaux sociaux » X, il a condamné « les forces extérieures qui exploitent les griefs nationaux pour semer la discorde ». Parallèlement, l'ambassade des États-Unis a exhorté le gouvernement cubain à « respecter les droits des manifestants » et à « répondre aux préoccupations légitimes de la population ».
République dominicaine.
Trois morts dans l’incendie d’un pénitencier
Le Dominican Today a rapporté mardi un incendie survenu dans le pénitencier national de La Victoria. Selon Julio Landrón, directeur général du centre de santé, sept personnes souffrant de problèmes respiratoires suite à l’inhalation de fumée ont été admises en observation à l’hôpital de Ney Arias Lora. Parmi elles, deux présentent des brûlures couvrant un à deux pour cent de la surface de leur corps. « Deux pompiers, âgés respectivement de 19 et 20 ans, ont été admis pour inhalation de fumée et ont présenté des symptômes typiques d'une exposition au monoxyde de carbone, tels que des douleurs thoraciques, une détresse respiratoire et des maux de tête », est-il précisé dans un communiqué de la direction générale des services pénitentiaires. Les professionnels médicaux de Ney Arias Lora, notamment ceux de l'unité des brûlés, ont confirmé que les patients admis sont dans un état stable, assure le Dominican Today. Trois détenus ont perdu la vie dans l'incendie. Selon la direction générale des services pénitentiaires et correctionnels, ces décès ont été attribués à l'inhalation de fumée. Un détenu est mort à l'hôpital et les deux autres au pénitencier. Le communiqué de la direction de l’établissement attribue l'accident à un court-circuit.
Saint-Martin.
Des amendes pour trois entreprises exploitant la carrière de Grand Case sans autorisation
Dans un article publié mardi 19 mars, le Soualiga Post évoque la condamnation de trois entreprises saint-martinoises à une peine d’amende administrative de 20.000 et deux fois 45.000 euros. Leur tort ? Avoir exploité la carrière de Grand Case sans autorisation. Le Soualiga explique qu’en 2018, l’une des sociétés exploitait de manière illicite la carrière. Elle avait été sommée par la préfecture d’appliquer des mesures d’urgence pour mettre en sécurité le site, est-il précisé dans l’article. Quelques mois plus tard l’activité a été suspendue par un nouvel arrêté préfectoral. Depuis aucune autre autorisation n’a été délivrée. Or, récemment le site était encore exploité, observe le Soualiga. « Fin novembre 2023, des services de l’Etat ont procédé à une visite de terrain et constaté que trois sociétés – dont celle qui avait fait l’objet de la mise en demeure en 2018 – exploitaient la carrière et l’unité de traitement des matériaux sans autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement et dans le non respect de la loi », poursuit le Post. L’histoire ne dit pas encore si les trois sociétés ont, depuis la sanction, pris la décision de se mettre dans les clous.