Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Haïti.
Une vingtaine de commissariats attaqués par les gangs depuis 2021
Dans l’interminable liste des désastres qui frappent Haïti depuis deux ans, le plus ancien quotidien du pays, Le Nouvelliste, évoque dans un article publié en fin de semaine dernière les attaques répétées des gangs armés contre les symboles de l’institution. Même les bastions les plus imprenables. A priori, tout du moins. Car après avoir consulté les archives du journal ainsi que celles de l’Organisation de défense des droits humains (RNDDH), les journalistes du Nouvelliste ont recensé une vingtaine d’attaques, de pillages et d’incendies volontaires contre des commissariats, des sous-commissariats et des antennes de la police. « Certains bâtiments sont attaqués, d’autres pillés avant d’être incendiés, écrit l’auteur de l’article. Pour instiller la peur et prendre l’ascendant dans la guerre psychologique qu’ils mènent contre la population, les bandits, dans la plupart des cas, filment leurs forfaits pour ensuite diffuser photos et vidéos sur les réseaux sociaux. » De plus, certains locaux policiers ont été investis et sont désormais sous le contrôle de gangs. Comme le commissariat de Martissant. « L’endroit a été abandonné par les policiers alors qu’une guerre avait éclaté entre les gangs de Grand Ravine et Village Dieu contre celui de Ti Bwa. Les bandes criminelles sont également capables de coordonner leurs actions. Comme en juin 2021 quand des hommes « lourdement armés », précise Le Nouvelliste, ont attaqué simultanément quatre antennes de la police nationale dans la tristement célèbre commune de Cité Soleil, dans le Sud de Port-au-Prince. Une offensive qui était intervenue un mois avant l’assassinat du président de la République, Jovenel Moïse, exécuté dans sa résidence privée par un commando armé. Le 2 octobre dernier, le conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé l’envoi d’une force d’intervention étrangère en Haïti. Cette mission devait être composée de plus de 2.000 hommes, dont un millier de policiers kenyans. Toutefois, saisie par l’avocat et opposant politique Ekuru Aukot, la Haute cour de justice de Nairobi (Kenya) a émis une ordonnance conservatoire à l’envoi de troupes en Haïti, précise Le Nouvelliste et l’AFP. Dans sa requête, Ekuru Aukot a soulevé « des questions importantes pour le pays et l’intérêt du public », estime la Haute cour de justice du Kenya. Par conséquent, les secours sont encore bien loin d’un débarquement à Port-au-Prince.

Saint-Kitts-et-Nevis.
Etat d’alerte préventif face à une éventuelle épidémie de dengue
L’Observer signale que le gouvernement de Saint-Kitts-et-Nevis s’est déclaré en alerte face à une éventuelle épidémie de dengue. Celle-ci survient à la suite de l’augmentation des précipitations associée au passage de la tempête tropicale Philippe. Un communiqué publié par le ministère de la santé du pays souligne que cette hausse des précipitations peut entraîner un accroissement de la population de moustiques vecteurs et, par conséquent, du risque de propagation de maladies liées aux moustiques telles que la dengue, le zika et le chikungunya. « L'Agence de santé publique des Caraïbes (CARPHA) a signalé une recrudescence des cas de dengue confirmés en laboratoire dans la région et des épidémies de dengue ont été signalées dans trois États membres de la CARPHA », a indiqué le ministère dans son communiqué, relayé par l’Observer.

Antigua-et-Barbuda.
Le gouvernement opposé à l’expansion de la Caribbean Airlines
Selon un article du Caribbean National Weekly (CNW) publié le 6 octobre, le gouvernement d'Antigua-et-Barbuda a déclaré qu'il avait l'intention de « combattre » les projets de Caribbean Airlines visant à étendre ses opérations dans les Caraïbes orientales. Pour une raison simple : un tel projet pourrait avoir un impact sur les revenus de la compagnie aérienne régionale LIAT (Leeward Islands Air Transport services) 2020, qui devrait être lancée avant la fin de l’année. LIAT 2020 est en cours de réforme à partir de la compagnie aérienne LIAT 1974 qui a été liquidée en 2020. La compagnie aérienne est actuellement sous l'administration du gouvernement d'Antigua-et-Barbuda. Un communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du cabinet ministériel indique que le gouvernement d'Antigua a pris note du développement de Caribbean Airlines, basé à Trinidad. Celui-ci implique la location de plusieurs avions (quatre ATR, trois B737-8 et cinq Embraer E-175) qui seront probablement placés sur les routes desservies par LIAT 1974, selon le ministre des Finances, Colm Imbert. S'exprimant lors d'une conférence de presse à Antigua-et-Barbuda, le chef de cabinet du premier ministre, Lionel Hurst, a expliqué que «même si le LIAT 2020 devrait devenir pleinement opérationnel d'ici Noël de cette année, St. John ne va pas se laisser aller et permettre l'expansion du CAL dans la région ». Le gouvernement d’Antigua aurait investi entre 15 et 20 millions de dollars dans la relance de la LIAT. Et Lionel Hurst de préciser dans les colonnes du CNW : « Caribbean Airlines a essentiellement l'intention de reprendre à Antigua-et-Barbuda les services aéronautiques que nous fournissons via LIAT depuis plus de 60 ans. Nous allons donc continuer à lutter contre cette approche consistant à essayer de retirer à Antigua-et-Barbuda le rôle important que LIAT a joué non seulement en fournissant des services de voyages interrégionaux dans les Caraïbes, mais, plus important encore, tous les emplois. »

Bonaire/Saba/Saint-Eustache.
Près de 11.000 habitants vivent dans la précarité
Selon les résultats d’une étude menée par l’Institut national néerlandais d’information budgétaire à la demande du comité du minimum social des Pays-Bas caribéens, près d’un tiers des habitants de Bonaire, Saba et Saint-Eustache vivent actuellement « sous le seuil de pauvreté ». Un bilan qui a été présenté, rapportent le Daily Herald et le Saba News, le vendredi 6 octobre à la ministre néerlandaise de la Politique de pauvreté, de la participation et des retraites, Carola Schouten, et à la secrétaire d'État intérimaire aux relations du Royaume, Alexandra van Huffelen. Sur une population d’environ 30.000 habitants, près de 11.000 vivraient dans des conditions précaires. L’enquête de l’institut a notamment permis de déterminer qu'une personne célibataire vivant dans une maison de location subventionnée à Bonaire a besoin d'au moins 1.517 dollars pour ses dépenses mensuelles. Le Saba News précise que, depuis le 1er octobre 2023, une personne seule peut recevoir 1.031 dollars de prestations sociales, 1.047 dollars de prestations de retraite ou 1.236 dollars de salaire minimum. « Néanmoins, ces trois cas laissent un écart important entre ce qui est nécessaire et ce dont les gens disposent chaque mois, ce qui signifie que les actifs et les non-actifs sont confrontés à un déficit considérable chaque mois, note l’auteur de l’article. À ces lacunes s’ajoute un manque important de logements sociaux sur les îles, ce qui oblige de nombreuses personnes à louer des logements sur le marché privé, généralement coûteux. » En 2024, une enveloppe de 30 millions d’euros sera débloquée par le gouvernement néerlandais pour soutenir les habitants des trois îles.

Guadeloupe.
Une pénurie d’eau potable qui pénalise la population
Depuis le passage de la tempête Philippe, près de 100.000 Guadeloupéens sont privés d’eau potable. Les interdictions de consommer l’eau du robinet se multiplient et plongent une grande partie de la population dans une situation - récurrente - de précarité alimentaire et sanitaire. Nos confrères de la 1ère ont abordé cette question dans une série d’articles publiés depuis une semaine. Notamment en relayant l’intervention du mardi 10 octobre à l’Assemblée nationale du député de la première circonscription de Guadeloupe, Olivier Serva, qui a demandé à l'État de prendre en charge les factures des usagers. « Comme le gouvernement s’est engagé à le faire dans le cas Mahorais », souligne la 1ère. La demande a été rejetée par le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, qui invite le Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) à prendre sa part. « À chaque tempête son lot de pénuries d’eau et de pollution aux bactéries. À chaque tempête le SMGAG et l'État s’illustrent par leur impréparation », s'est emporté Olivier Serva, rapporte la 1ère. Le député dénonce certaines recommandations de l'Agence régionale de santé (ARS), qui invite les habitants à faire bouillir l'eau et à la laisser reposer avant de l'utiliser. « Les réserves] participent à la prolifération de la dengue, qui tue chez nous, déjà dix morts cette année », a insisté le député. De son côté, Philippe Vigier a répondu en arguant du fait que « 80% de l’eau qui coule au robinet, c’est de l’eau de pluie » et que lors d’évènements climatiques, « il peut y avoir des incidents ». Pour le ministre, la situation en Guadeloupe ne peut être comparée à celle de Mayotte. De plus, il a précisé que « l’Etat a mis beaucoup d’argent sur la table avec 340 millions d’investissements que nous apportons pour les quatre prochaines années ». En attendant, près de 100.000 Guadeloupéens sont privés d’eau potable et de nombreux enfants n’ont pu se rendre à l’école depuis le début de la semaine en raison de la fermeture de leur établissement.

Jamaïque.
Des bonbons au cannabis envoient une soixantaine d’écoliers aux urgences
Ne jamais accepter de sucrerie de la part d’un étranger. La consigne est certainement universelle pour les parents. Ce qui n’empêche pas certains enfants de ne pouvoir résister. Comme la semaine dernière à la Jamaïque. Avec des conséquences qui auraient pu être dramatiques. En effet, selon un article de l’Observer, une soixantaine d’enfants scolarisés dans une école primaire d’Ocho Rios, sur la côte Nord, ont dû être transportés en urgence à l’hôpital le 2 octobre après avoir consommé des bonbons vendus par un homme aux abords de leur établissement. Il s’est avéré que ces sucreries contenaient environ 100 milligrammes de THC, la substance psychoactive présente dans le cannabis. Le ministre de l’éducation, Fayval Williams, a déclaré à l’Observer que les enfants ont été atteints de vomissements et d’hallucinations. Certains ont dû être placés sous perfusion lors de leur hospitalisation. Si tous les écoliers s’en sont sortis indemnes, l’article ne fait pas état du sort qui a été réservé au vendeur de bonbons.

 

Journal de Saint-Barth N°1536 du 12/10/2023

Le Jour de la nuit
Octobre rose
Les taxis en colère