Saint-Kitts-et-Nevis.
39 ans d’indépendance et une visée républicaine
Le 19 septembre 1983, deux ans après son adhésion à l’Organisation des Etats de la Caraïbe orientale, Saint-Kitts-et-Nevis obtient son indépendance du Royaume-Uni. Lundi, les îles jumelles ont donc célébré leurs trente-neuf années d’indépendance. Des festivités principalement marquées par un long discours du premier ministre, Terrence Drew, qui a notamment soulevé une question qui, l’a-t-il affirmé, continue d’animer « des débats vigoureux dans les salons de coiffure, les bars, les magasins et les foyers ». En l’occurrence, celle de savoir si la fédération de Saint-Kitts-et-Nevis « est vraiment indépendante ». Terrence Drew, qui a remporté les élections avec le Parti Travailliste le 5 août dernier, a une réponse : « Je pense que nous pouvons tous convenir que notre fédération a parcouru un long chemin. Je dois avouer que nous ne sommes pas encore totalement libres. En tant que petite nation insulaire, nous dépendons de nombreux partenaires, internationaux et régionaux. Mais nous sommes sur la voie d'une amélioration continue pour notre peuple et notre pays. Et en tant que votre quatrième premier ministre, je suis honoré de conduire notre pays sur cette voie. Notre nation est beaucoup plus proche de la véritable indépendance que non. » Le premier ministre Drew a également affirmé sa volonté de voir le pays acquérir une totale souveraineté à l’orée de ses quarante ans. « Nous envisageons également la transition vers une république », a-t-il ainsi déclaré. Pour mémoire, en 1988, Nevis avait organisé un référendum réclamant la séparation des deux îles. Le « non » l’avait emporté, d’un cheveu.
Sainte-Lucie.
Une polémique disciplinaire - et capillaire - inquiète le syndicat des enseignants
En ce début d’année, un élève âgé de 13 ans du St Mary College s’est vu refuser l’entrée de l’établissement en raison de sa... coiffure. Celle-ci ne répondait pas aux exigences réglementaires. L’incident, médiatisé, a provoqué de nombreuses réactions au sein de la population (comme ce fut le cas la semaine dernière à Antigua-et-Barbuda, (JSB 1485)). Des réactions d’autant plus appuyées que l’enfant en question n’est autre que le fils d’un notable. Un avocat, en l’occurrence. Le gouvernement a donc réagi, par le biais du ministère de l’Education, en affirmant dans un communiqué relayé dans la presse qu’il « reste déterminé à revoir les positions actuelles pour aborder ces problèmes ». A cette intervention d’un vide abyssal, le syndicat des enseignants de Sainte-Lucie a répliqué en se disant « troublé » par cet incident. « Le syndicat s'inquiète de l'impact que cette affaire aura sur la discipline scolaire, est-il précisé dans un communiqué. Si un étudiant est autorisé à enfreindre une règle, alors inévitablement l'autorité de toutes les autres règles serait compromise. » Pour le père de l’enfant refoulé, ancien élève du St Mary College, le sujet doit être abordé et, s’il le faut, porté devant la justice. «Un jeune de treize ans privé d’éducation pour une coupe de cheveux dans une institution publique, il s’agit d’une question de droit qui peut être traité par les tribunaux », a-t-il déclaré. La rentrée caribéenne s’avère des plus capillaires.
Dominique.
Rubis menace de licencier et de se retirer
Basée à la Barbade, la société Rubis West Indies Limited, par la voix de son directeur national Nicholson Dodds, menace de supprimer de nombreux emplois à la Dominique. La raison ? Le directeur avance : « Nous sommes obligés de subventionner le marché sur la base du système de tarification du ministère du commerce. » Nicholson Dodds affirme qu’en raison de ce système, Rubis perd de l’argent « avant même que le produit n’arrive sur le marché ». Les ventes de carburant ont été suspendues le 15 septembre en guise de protestation. « Si la question n’est pas résolue de manière opportune et significative, nous romprons les liens avec les employés le 30 septembre », a menacé le directeur lors d’un entretien radiophonique sur les ondes publiques. Rubis reproche à la Dominique le fait que le coût du débarquement est supérieur au coût de la vente. « Nous sommes donc obligés de le subventionner, se plaint Nicholson Dodds. Le produit pétrolier est un produit réglementé. Nous ne fixons pas le prix, c'est le ministère qui le fait. Il ne s'agit pas de perdre un dollar et on peut dire « augmentons-le d'un dollar », ça ne marche pas comme ça. » Rubis emploie plus de 200 personnes dans la Caraïbe anglophone et distribue du carburant dans toute la région.
Bonaire/Saint-Eustache/Saba.
Une aide de 28 millions d’euros pour lutter contre l’inflation
Dans un article publié le 20 septembre, le site Saba News relaie une information selon laquelle le gouvernement néerlandais annonce qu’il va débloquer une enveloppe de seize millions d'euros en 2023 pour améliorer le pouvoir d'achat des habitants de Bonaire, Saint-Eustache et Saba. Douze millions d'euros supplémentaires seront ensuite mis à disposition des trois territoires en 2024 puis quatre millions d'euros par an à partir de 2025. Cette aide destinée à améliorer le pouvoir d'achat s'ajoute aux ressources financières supplémentaires de l’accord de coalition de trente millions d'euros (23 millions d'euros en 2022) pour améliorer le niveau de vie des habitants des îles néerlandaises de la Caraïbe. A celui-ci s'ajoute cinq millions mis à disposition par le cabinet en mars dernier pour introduire une surtaxe énergie pour les ménages à faible revenu. Le montant supplémentaire désormais débloqué par le cabinet servira à rendre disponible la surtaxe énergie en 2023. Grâce à ces aides gouvernementales, les habitants vont bénéficier d’une réduction sur le prix du carburant, d’une augmentation des pensions pour les personnes âgées, des allocations familiales revues à la hausse (notamment pour les mères célibataires), sans oublier l’augmentation de l’abattement fiscal. L’ensemble de ses mesures intervient pour compenser les effets de l’inflation.
Cuba.
En lutte perpétuelle contre les coupures de courant
Selon une dépêche de l’Agence France Presse reprise notamment par RFI (Radio France Internationale), pas un jour ne se passe sans qu’une coupure de courant ne vienne perturber le quotidien des Cubains depuis le mois de mai. Par conséquent, le président Miguel Diaz-Canel a fait de la lutte contre ce « black-out » quotidien une priorité. Il a notamment promis lors d’une intervention sur la télévision publique de chercher des fonds pour l'entretien des centrales et de promouvoir les énergies renouvelables. Selon l'Union nationale électrique, 95% de la production d'énergie à Cuba se fait à partir d'énergies fossiles, en majorité importées. La hausse des cours mondiaux a renchéri le coût de ces importations de 30%. Parallèlement, sur les vingt centrales électriques du pays, dix-neuf ont plus de 35 ans, a reconnu le gouvernement qui, face aux travaux de maintenance et aux pannes à répétition, a peu de marge de manœuvre, rapporte l’AFP. La population n’a pas hésité à descendre dans les rues cet été pour exprimer son mécontentement face à cette situation.
Grenade.
Un programme de relance pour l’île aux épices
Depuis le passage de l’ouragan Ivan en 2004, la Grenade, et tout particulièrement l’île de Saint-David, n’a pas véritablement retrouvé le niveau de production d’épices qui était le sien auparavant. Particulièrement en terme de variété. En raison de la destruction des plantations mais également d’une mauvaise gestion des champs encore exploitables. C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Agriculture a pris la décision d’intensifier les efforts de l’Etat pour augmenter et diversifier la production. Selon un article du Caribbean National Weekly, près de 100.000 plants d’épices vont être plantés en divers endroits de l’île de Saint-David. Le ministre, Adrian Thomas, a ainsi déclaré : « Saint-David est la reine des épices à Grenade, Carriacou et Petite Martinique. Le clou de girofle, la cannelle, la sapote, la fève tonka et d’autres étaient tous connus pour être produits à Saint-David. Le projet ne se concentrera pas uniquement sur les épices traditionnelles et connues localement, il permettra également l'introduction de nouvelles épices à la Grenade. »
Haïti.
« Hautes tensions » dans les rues de Port-au-Prince
Des pillages, des violences, des incendies, les rues de Port-au-Prince sont plus dangereuses que jamais. Pas en raison des actions de quelques gangs armés, bien que ces derniers continuent de gangréner le pays, mais par l’expression de la colère et de l’exaspération de la population depuis une semaine. Des mouvements de violence qui découlent de l’annonce dans un communiqué officiel de l’augmentation du prix de tous les produits pétroliers. Une hausse qui affecte le quotidien des habitants du pays mais également de nombreux services publics et autres entreprises privées. Dans un article daté du 17 septembre, le quotidien Le Nouvelliste rapporte ainsi les actes de violence et de pillage qui se multiplient dans la capitale et ses environs mais évoque également la crise que traverse le Centre ambulancier national « devenu dysfonctionnel » depuis la hausse du prix du carburant. Selon le journal, le « gouvernement » du premier ministre Ariel Henry reste silencieux face à la situation. Seul le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a lancé un appel au calme.
Iles Caïmans.
Le président de la Chambre accusé de harcèlement sexuel
Le président de la Chambre des îles Caïmans, McKeeva Bush, a été invité à démissionner de son poste à la suite d'allégations selon lesquelles il aurait harcelé sexuellement au moins deux femmes lors d'un récent cocktail. L’événement était organisé par le ministère du Tourisme lors d'une conférence de l'Organisation du tourisme des Caraïbes (OTC). McKeeva Bush aurait été en état d'ébriété lorsque ces incidents se sont produits. Dans un communiqué publié samedi 17 septembre, le premier ministre Wayne Panton, qui se trouvait à Londres pour assister aux funérailles de la reine d’Angleterre, a déclaré qu'il avait demandé à Bush de démissionner. Il a toutefois précisé qu’il avait l'intention de régler l'affaire à la fin de la période officielle de deuil. Dans un article consacré au sujet, le Caribbean National Weekly affirme que ce n'est pas la première fois que McKeeva Bush est confronté à de telles accusations. En décembre 2020, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir agressé une femme en février de la même année.