République dominicaine. Les travaux du mur frontalier avec Haïti avancent
Selon le ministre de la défense, le général Carlos Luciano Díaz Morfa, les travaux de construction d’un mur frontalier entre la République dominicaine et Haïti « progressent » et « avancent au rythme prévu ». Dans un article du Dominican Today, le général, qui est responsable de la supervision des travaux, déclare : « La clôture profitera aux deux pays car elle permettra plus d’efficacité dans le contrôle des flux migratoires, dans la lutte contre le vol de bétail et d’autres activités illicites comme le trafic de drogue, la vente illégale d’armes. Sans oublier la protection des producteurs agricoles et le renforcement les dispositifs de protection actuels de la zone frontalière. » Les personnes qui habitent les zones de construction vont être expropriées. Leurs terrains ont été déclarés « d’utilité publique ». Toutefois, le ministre de la Défense a expliqué que des maisons vont être construites pour les accueillir et qu’ils bénéficieront d’indemnités pour compenser leur expulsion. La construction de la clôture a commencé sur une barrière en béton qui s’étendra sur près de la moitié de la frontière, longue d’environ 392 kilomètres, entre les deux pays. La République dominicaine compte une population de 10,8 millions d’habitants, contre 11,4 pour Haïti. Si la première est une destination touristique très prisée, la seconde partie de l’île d’Hispaniola est rongée par la criminalité, la pauvreté et une crise politique et institutionnelle quasi permanente.
Saint-Kitts-et Nevis. L’appel des églises à une campagne électorales « pacifique »
Alors que Saint-Kitts se prépare à organiser des élections générales dans le courant de l’année après l’effondrement du gouvernement de coalition « Team Unity » du premier ministre Timothy Harris, plusieurs groupes religieux ont lancé un appel pour que la future campagne électorale se déroule de manière pacifique. Ce qui n’a rien d’évident dans le contexte actuel. Dans un article, le Saint-Kitts Observer rappelle que le Parlement a déjà été dissout et que le premier ministre a limogé plusieurs de ses ministres, début mai. La confusion règne d’autant plus que Timothy Harris n’a toujours pas annoncé de date pour les prochaines élections. Le Mouvement d’action populaire (PAM) et le Mouvement des citoyens concernés (CCM), deux des trois partis qui ont formé le gouvernement de coalition qui a été réélu il y a deux ans, ont déjà indiqué qu’ils contesteront l’élection en tant que coalition. Le Parti travailliste populaire (PLP) du premier ministre et le principal parti d’opposition, le Parti travailliste de Saint-Kitts-Nevis (SKNLP) sont les autres partis qui chercheront à prendre le contrôle du Parlement, qui se compose de 11 membres. Encore faut-il qu’une date d’élection soit fixée.
Haïti.
L’Académie créole soutenue par... l’Espagne
Dans un article publié le lundi 30 mai, le Caribbean National Weekly rapporte que le gouvernement espagnol a annoncé son intention d’offrir des bourses et des programmes d’échanges aux étudiants de l’Académie créole haïtienne. L’objectif, selon l’ambassadeur d’Espagne en Haïti, Estime Sergo Cuesta, est notamment d’intégrer la langue maternelle du pays dans le monde professionnel. « L’alphabétisation dans la langue maternelle est nécessaire pour assurer la réussite scolaire des enfants, a ainsi déclaré le diplomate. Cela n’a aucun sens que certaines personnes ne connaissent pas le français et aient des difficultés à parler avec leur propre administration. » La présidente de l’Académie, Rogeda Dorcé Dorcil, s’est évidemment félicitée d’un tel soutien. « Nous croyons beaucoup au soutien de l’Espagne et à sa volonté d’intégrer Haïti et sa langue car un pays se développe quand sa langue est valorisée », a-t-elle déclaré. L’Académie créole haïtienne a été fondée en 2008 pour soutenir le développement de la langue créole.
Deux hôpitaux rouvrent après la libération du médecin enlevé
Nous rapportions la semaine dernière (JSB 1474) dans cette rubrique l’enlèvement de deux médecins haïtiens par des gangs armés. Le 26 mai, le quotidien Le Nouvelliste a indiqué que le docteur Benetty Augustin a été libérée contre le versement d’une rançon. Une libération qui a entraîné la réouverture des hôpitaux de Saint-Damien et Saint-Luc, fermés depuis l’enlèvement afin de marquer leur indignation. En Haïti, depuis plusieurs mois, la corporation médicale est une des proies préférées des ravisseurs.
Emmelie Prophète prix Carbet des lycéens
L’écrivaine haïtienne Emmelie Prophète a remporté le Prix Carbet des lycéens 2022 pour son livre intitulé « Les villages de Dieu ». « L’un des livres les plus remarqués de la littérature haïtienne contemporaine », a écrit Le Nouvelliste. L’écrivaine a été récompensée à l’occasion d’une cérémonie officielle qui s’est tenue le 20 mai en Guadeloupe.
Trinidad-et-Tobago. Le service public dans la rue pour réclamer des salaires plus élevés
Vendredi 27 mai, les syndicats du service public ont organisé une vaste manifestation à laquelle de nombreux agents ont participé afin de réclamer une hausse des salaires. « Lorsque vous manquez de respect aux travailleurs, vous manquez de respect au pays », a lancé sobrement Michael Anisette, le secrétaire général du syndicat le plus influent (Natuc) en s’adressant au premier ministre de Trinidad-et-Tobago, Keith Rowley, ainsi qu’à son ministre des Finances, Colm Imbert. De son côté, le président de l’Association de la fonction publique (PSA), Leroy Baptiste, a accusé le gouvernement de « jouer à des jeux » et de dépenser, chaque année, des milliards de dollars « sans que les travailleurs n’en perçoivent un bénéfice ». En guise de réponse, le premier ministre a affirmé que si son administration n’avait pas recours à l’emprunt « d’énormes sommes d’argent », il ne « serait pas en mesure de payer les augmentations de salaire demandées par les syndicats ». Quant au ministre des finances, il a déclaré que le gouvernement dépensait 2,8 milliards de dollars par an pour payer les salaires dans le service public. Un accord n’ayant pas été trouvé, les syndicats ont demandé aux travailleurs de ne pas se démobiliser.
Iles Turques-et-Caïques. Un premier trimestre touristique record
A en croire la directrice de l’office de tourisme, Mary Lightbourne, l’archipel des îles Turques-et-Caïques enregistre un premier trimestre record en terme de fréquentation touristique. Selon les derniers chiffres publiés par l’office du tourisme, 138.762 arrivées par voie aérienne ont été enregistrées ainsi que 173.151 arrivées par croisières lors du premier trimestre. Les 44.596 escales reçues en février représentent une augmentation significative de 248% d’une année sur l’autre. Elles ne s’élevaient qu’à 12.798 février 2021, conséquence directe de la pandémie de Covid et des mesures mises en place pour contenir sa diffusion. Les 173.151 croisiéristes accueillis au cours des trois premiers mois de l’année correspondent à 62% des 277.280 arrivées en croisière comptabilisées au cours des mêmes trois mois de 2019, année de référence.
Cuba. Sept à dix ans de prison requis contre deux artistes
Deux artistes dissidents cubains, Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel « Osorbo » Castillo sont jugés depuis lundi devant le tribunal de La Havane. Les deux artistes, emprisonnés depuis plusieurs mois, sont notamment poursuivis pour trouble à l’ordre public. Washington et plusieurs ONG (organisation non gouvernementale) réclament leur libération. La presse étrangère et les diplomates étrangers sont privés d’accès au tribunal. Une situation que dénoncent les représentants de l’Allemagne, de la Suède, des Pays-Bas, de la Norvège, du Royaume-Uni et de la République tchèque à Cuba. L’Agence France Presse explique que le palais de justice est « quadrillé par des dizaines d’agents de la sécurité de l’Etat, en civil. » Luis Manuel Otero Alcantara, 34 ans, a été arrêté le 11 juillet 2021 quand des milliers de Cubains manifestaient dans les rues de l’île aux cris de « Nous avons faim » et « Liberté ». Il est l’un des meneurs du collectif d’artistes contestataires San Isidro, lancé en 2018. Il est accusé de divers délits, dont incitation à commettre un délit, outrage aggravé, trouble à l’ordre public, tous antérieurs au 11 juillet. Le procureur a requis sept ans de prison contre lui. Pour son co-accusé, le parquet réclame une peine de dix années de prison. Maykel Castillo dit « Osorbo », 39 ans, arrêté le 18 mai 2021 et accusé de trouble à l’ordre public, outrage à la justice et agression. Il est coauteur de la chanson « Patria y vida », devenue un symbole des manifestations anti-gouvernement à Cuba et couronnée par un Grammy Latino. L’image de ce rappeur, en avril 2021, levant le poing avec une menotte attachée après avoir échappé à une tentative d’arrestation grâce à l’aide d’habitants, était devenue largement virale sur l’île.
Saint-Vincent-et-les-Grenadines. 161 ans après, l’arrivée des premiers Indiens commémorée
La manifestation existe depuis plusieurs années. Toutefois, en raison de la crise sanitaire, les dernières commémorations avaient été annulées. Néanmoins, chaque 1er juin, la Fondation de l’Héritage Indien de Saint-Vincent rejoue l’arrivée des premiers immigrants venus d’Inde, entre 1861 et 1880. Cette année 2022 marque donc le 161e anniversaire du débarquement des premiers indiens de Saint-Vincent. Une scène que leurs descendants revivent, de manière plus confortable, en débarquant en bateau sur les rives de l’île. Cette année, la Fondation a annoncé la tenue d’un programme un peu spécial avec, notamment, la diffusion d’entretien avec les plus anciens descendants de ces premiers migrants. Deux jours auparavant, à Trinidad-et-Tobago, une cérémonie quasiment similaire a eu lieu afin de célébrer le... 177e anniversaire de l’arrivée des premiers Indiens.
Sainte-Lucie. Le tabac, cible du gouvernement
Après avoir constaté certains écarts vis-à-vis de la législation sur le tabac, le ministère de la Santé de Sainte-Lucie s’est fendu d’un long communiqué - relayé par le St. Lucia Times - à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac (le mardi 31 mai) afin de rappeler les règles et les sanctions qui en découlent en cas d’infraction. Selon la législation, entrée en vigueur en 2020, fumer des cigarettes, d’autres appareils électroniques ou toute autre substance est désormais interdit dans les entreprises et les lieux de travail, les lieux publics (les bars, les restaurants, les parcs et les plages) ainsi que dans les transports publics, les taxis et les terminaux. La vente de cigarettes aux et par les mineurs est également interdite et les cigarettes ne peuvent plus être vendues à proximité des établissements scolaires, éducatifs, sanitaires, religieux et sportifs. Un particulier peut être puni d’une amende de 1.850 dollars en cas de non-respect de la loi. Quant à une entreprise, l’amende peut s’élever jusqu’à 3.700 dollars.