Guadeloupe.
Victorin Lurel : « On a dépassé l’insupportable »
Barrages, affrontements avec les forces de l’ordre, interpellations... Le climat reste toujours aussi électrique en Guadeloupe. La nuit de dimanche à lundi a été marquée par une intervention de la gendarmerie pour lever des barrages érigés dans différentes communes de l’île. Notamment à Port-Louis, Sainte-Anne et au Gosier. Quatre arrestations ont été effectuées par les militaires. Samedi, l’interpellation et la mise en examen de huit personnes ont été rendues publiques. Parmi elles, des membres des gangs de Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre et Grand-Camp, qui auraient établi une stratégie très organisée. D'abord, les jeunes semaient le chaos en provoquant des violences, des incendies, en montant des barrages et des pillages. Et puis, dans un second temps, ils allaient frapper aux portes des entreprises, et leur demandaient de l'argent en échange de leur tranquillité. Les sommes sont « vraisemblablement conséquentes », selon le procureur, qui ne donne pas de chiffre précis à nos confrères de France Info TV, qui commente : « Les grands centres commerciaux guadeloupéens ont certainement payé et c'est ce qui expliquerait qu'ils n'ont pas été attaqués. » Un policier fait également parti des huit suspects mis en examen. Il est notamment soupçonné d'avoir eu « un rôle actif dans les violences et même d'être à l'origine de nombreuses opérations », rapporte nos confrères. Les enquêteurs pensent qu'il a donné aux suspects les positions de ses collègues policiers pendant les interventions, mais aussi d'avoir aidé à planifier l'incendie du service pénitentiaire d'insertion et de probation. « C'est très grave ce qui se passe actuellement en Guadeloupe, a déclaré la sénatrice PS (Parti socialiste) Victoire Jasmin. J'ai toujours dénoncé les violences mais à ce niveau-là, c'est la première fois. Je suis vraiment très touchée de voir qu'on est tombé aussi bas. Je pensais que c'était entre les gangs entre eux, mais j'étais à cent lieues de penser qu'il y avait une corruption et que des élus seraient impliqués. » Victorin Lurel, sénateur et ancien ministre, a commenté : « C'est la première fois qu'un procureur de la République, un magistrat, dit clairement ce que tout le monde sait et que tout le monde évoque tout bas. Aujourd'hui, on a dépassé l'insupportable. Il faut démanteler les bandes, les trafics, les gangs. »
Barbade.
Raz-de-marée électoral pour le parti travailliste
Les premières élections générales de la toute nouvelle république indépendante de la Barbade s’apparentent à un plébiscite. Le Parti travailliste dirigée par le premier ministre Mia Mottley a remporté les trente sièges du Parlement ! Ce, pour la deuxième fois consécutive. Par ce choix, les Barbadiens délivrent un vote de confiance à leur dirigeante qui a de son propre chef décidé de procéder à des élections anticipées. En effet, celles-ci se sont tenues 18 mois avant l’échéance du mandat en cours. La volonté exprimée de Mia Mottley étant, après la proclamation de la République, de partir sur une nouvelle page. Un pari politique réussi. Dans le même temps, le résultat du scrutin a engendré la démission de l’avocate Verla de Peiza, cheffe du Parti travailliste démocratique d’opposition, 48 heures après l’annonce de « la deuxième pire défaite de son histoire », selon des commentateurs locaux. Selon le Caribbean National Weekly, seul le premier ministre de Grenade, Keith Mitchell, est parvenu à remporter à trois reprises (dont la dernière en 2018) tous les sièges disponibles au Parlement (15 à Grenade).
Trinidad-et-Tobago.
Les fonctionnaires payés grâce aux loyers de logements sociaux
Lors de la réunion du comité des finances, vendredi dernier, la ministre de l’administration publique, Allyson West, a déclaré que le gouvernement avait utilisé l'argent alloué aux logements locatifs pour payer les salaires et traitements des fonctionnaires en 2021. La ministre a justifié ce procédé en avançant un manque dans les caisses s’élevant à plus de 2,1 millions de dollars. Selon Allyson West, l'évaluation des emplois pour la fonction publique dans le cadre du Programme d'investissement dans la fonction publique (PSIP) se monte à près de 5 millions de dollars en 2021.
Jamaïque.
Antonette Wemyss-Gorman écrit l’Histoire
Pour la première fois de son histoire, la Jamaïque a désigné une femme pour diriger ses forces de défense. C’est la contre-amirale Antonette Wemyss-Gorman qui écrit cette page historique pour le pays. Elle est également la première femme officier des forces de défense jamaïcaines à atteindre le grade de contre-amiral(e). Sa nomination en tant que femme chef d'état-major de la défense est également une première pour les Caraïbes anglophones et le Commonwealth. La contre-amirale Antonette Wemyss-Gorman a prêté serment le jeudi 20 janvier à la King’s House. « Tout au long de mon mandat, je ne ferai aucun compromis sur l'intégrité de la force ni ne bafouerai la confiance de longue date et durement gagnée du peuple jamaïcain, a-t-elle déclaré. Chaque membre du service sera tenu responsable de ses actes. Et ils peuvent être assurés de mon engagement envers la bonne administration et le bien-être de la force. » Agée de 48 ans, mariée et mère d’un fils, elle a passé 15 de ses 29 années de services sur différents navires de surveillance et d’intervention des garde-côtes. Elle prend la succession du lieutenant-général Rocky Meade qui a pris sa retraite après avoir servi pendant plus de 38 ans.
Porto Rico.
Un premier pas vers une résolution de la crise financière
Selon une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), une juge fédérale a approuvé, le mardi 18 janvier, un plan de restructuration de la dette publique de Porto Rico. Depuis 2017, le territoire étasunien (sous le statut d’Etat libre associé) s’est déclaré en état de faillite. Le plan réduira de 80% la dette de Porto Rico et lui permettra d’économiser plus de 50 milliards de dollars. Selon la directrice du service de paiement de la dette, Natalie Jaresko, le plan « réduit ce qui est réclamé au gouvernement de 33 milliards de dollars à un peu plus de 7,4 milliards ». Le gouverneur de Porto Rico, Pedro Pierluisi, estime que la décision de la juge «représente un grand pas pour le rétablissement économique » de l'île et ajoute : « Nous sommes à un moment fondamental pendant lequel le gouvernement de Porto Rico se dirige vers la fin du processus de faillite. » Depuis 2006 et la décision des Etats-Unis de retirer les avantages fiscaux accordés aux entreprises étasuniennes installées sur l’île, de très nombreuses sociétés concernées ont déserté l’archipel. En 2017, peu de temps après s’être déclaré en faillite, Porto Rico a essuyé les passages dévastateurs des ouragans Irma et Maria.
République dominicaine.
Refus présidentiel d’imposer de nouvelles restrictions sanitaires
Lors d’un petit-déjeuner au ministère du tourisme, vendredi dernier, le président de la République dominicaine a répété qu’il n’envisageait pas d’imposer à nouveau des restrictions sanitaires en raison du Covid-19 à la population du pays. « Il n'est pas possible de revenir aux restrictions et aux confinements, pour diverses raisons, a ainsi déclaré Luis Abinader dans les colonnes du Dominican Today. Nous devons apprendre à vivre avec le Covid, et c'est ce que nous allons faire. Le plus important est que les niveaux de létalité, même si la contagion augmente, ont diminué. » Et de lancer : « C’est le moment dominicain. » Afin d'atténuer l'impact de la crise et de soutenir les secteurs touchés par la pandémie, le gouvernement dominicain a mis en place une politique économique expansive avec des subventions sociales, des dépenses dans le secteur de la santé, des prolongations pour le paiement des impôts et une relance des crédits, rappelle le journaliste du Dominican Today.
Parallèlement, le président de la République a indiqué qu’il prévoyait, si nécessaire, de l'assurance Covid « DR Insurance Tourism Assistance Plan » pour garantir une couverture sanitaire aux touristes voyageant en République dominicaine.
Bahamas.
Un navire de croisière dérouté en raison... de factures impayées
Embarqués sur le navire de croisière de luxe baptisé le Crystal Symphony, les 300 passagers (et 400 membres d’équipage) pensaient savourer chaque seconde de leur voyage sans avoir à se soucier de quoi que ce soit. Leur douce quiétude n’a été que de courte durée. En effet, selon différents articles parus en début de semaine (Daily Mail, Fox News etc), le bateau a été dérouté vers les Bahamas alors qu’il se dirigeait paisiblement vers Miami (Floride). Un brusque changement de cap qui est intervenu à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt par le gouvernement étasunien. En effet, selon les informations publiées par nos confrères, la compagnie qui exploite le Crystal Symphony, la Genting Hong Kong Ltd, est redevable d’une somme de 4,6 millions de dollars impayés de carburant de soute. Trois navires sont concernés, dont le Crystal Symphony, qui est impliqué à hauteur de 1,2 million de dollars. C’est la Peninsula Petroleum Far East qui est à l’origine de la plainte et qui a intenté une action en justice aux États-Unis pour récupérer les sommes dues. Conséquence directe : toutes les opérations de croisière sont suspendues jusqu’en avril (au moins) pour le Crystal Symphony et ses 400 membres d’équipage. Ceux-ci devront certainement se trouver un nouvel emploi puisque, selon le Daily Mail, la compagnie est actuellement en situation de liquidation judiciaire. Quant aux 300 croisiéristes, certains ont trouvé un vol pour retourner aux Etats-Unis, d’autres ont été embarqués sur un autre navire, le Bimini, pour regagner Fort Lauderdale. Une croisière quelque peu différente de celle qu’ils avaient imaginée. Une aventure, en somme.
Anguilla.
Enquête sur un bateau échoué au large
La Royal Anguilla Police Force mène depuis près d’une semaine une enquête sur un supposé accident survenu dans la soirée du mardi 18 janvier. A cette date, un bateau a été signalé, non pas en détresse mais échoué, à Blowing Rock qui se situe à environ 3,75 miles au large d’Anguilla. Les policiers, assistés par des membres des services d'incendie et de sauvetage d'Anguilla, rapportent qu'à leur arrivée sur les lieux, un bateau à moteur de 30 pieds avec trois moteurs de 300 chevaux était sur le rocher avec deux occupants. Ceux-ci ont été identifiés comme étant Michal Pr?ša et Miroslav Bu?kovský, tous deux âgés de 47 ans et originaires de la République tchèque. Bu?kovský a été déclaré mort par un médecin présent sur les lieux. Quant à Pr?ša, grièvement blessé, il a été emmené à l'hôpital Princess Alexandra. Selon un site d’information tchèque, Michal Pr?ša est un riche entrepreneur. Aucun communiqué n’a depuis été diffusé sur l’avancée de cette affaire.