Réunis autour d’une grande table, cinq enfants achèvent quelques activités récréatives avant d’entamer leur déjeuner. A leur côté, une poignée d’adultes attentifs et souriants. Dans l’air frais de la grande salle de la maison de quartier d’Anse des Cayes, la scène s’apparente désormais à une sorte de rituel depuis plusieurs mois. Le 27 novembre 2023, pour être précis. Date qui correspond à l’ouverture des locaux provisoires de l’Institut médico-éducatif dans deux Algeco intégrés à l’aire de jeux du quartier, dans l’attente de l’ouverture de la structure définitive, à Saint-Jean.
Depuis la rentrée, l’IME accueille cinq enfants atteints de troubles divers du spectre autistique ou d’un autre handicap. «Nous pouvons aussi recevoir des enfants atteints de trisomie 21 mais, pour le moment, ce n’est pas le cas », souligne la cheffe de service de l’IME, Edwine Lagier. L’institut de Saint-Barthélemy a été confié aux soins de l’association OVE Caraïbes, basée à la Martinique. Un organisme qui compte 29 structures réparties entre la Martinique, Saint-Martin et désormais Saint-Barth. Une association qui s’est donné pour mission, partout où elle exerce, d’accueillir ou d’accompagner des personnes, enfants ou adultes, en situation de handicap. Quel qu’il puisse être. Pour ce faire, OVE Caraïbes emploie bien évidemment des professionnels.
« Avant, les parents devaient se débrouiller seuls »
Au sein de l’IME de Saint-Barth officient une éducatrice spécialisée, une monitrice éducative, une aide médico-psychologique. «Mais aussi deux infirmières libérales, une orthophoniste, un kinésithérapeute et une psychomotricienne, souligne Edwine Lagier. Nous travaillons aussi en partenariat avec la HAD (hospitalisation à domicile) de la clinique Choisy. » De plus, l’IME entend développer des activités avec les établissements scolaires de l’île. Ce, avec l’objectif de multiplier les interactions avec les autres enfants par le biais d’ateliers, de jeux et de sorties.
Pour l’heure, l’institut accueille chaque jour cinq enfants âgés de 6 à 14 ans. Un sixième viendra bientôt compléter l’effectif. «Avant l’arrivée de l’IME, les parents devaient se débrouiller seuls, rappelle la cheffe de service. Les enfants étaient scolarisés, ce qui n’était pas du tout adapté. » Même avec le soutien d’un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH). Par conséquent, l’ouverture de l’IME marque une avancée considérable à Saint-Barthélemy. Et si le nombre d’enfants pouvant être accueilli au sein des Algecos d’Anse des Cayes est réduit, il passera de six à douze dans la structure définitive de Saint-Jean dont l’ouverture est programmée pour 2028.
Tous les jours, de 9 heures à 15h30 du lundi au jeudi et de 9 heures à 12h30 le vendredi, le personnel d’OVE Caraïbes propose des activités éducatives, thérapeutiques et ludiques adaptées à chaque enfant, en fonction de ses capacités d’apprentissage. «Bientôt, nous devrions avoir un enseignant », se réjouit Edwine Lagier, qui explique : « Les enfants sont accueillis au sein de l’IME après une orientation de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées, ndlr). Les familles nous contactent, nous effectuons une visite à domicile et ensuite on leur fournit le dossier. »
L’institut ne propose pas d’hébergement mais un accueil continu tout au long de la journée, dans les tranches horaires précisées plus avant. « Nous avons des points de ramassage scolaire où nous récupérons les enfants et où les parents viennent les rechercher à la fin de la journée, précise la cheffe de service. Pour la restauration, on travaille avec la cantine scolaire d’Anse Caraïbes qui nous livre les repas. » L’IME est, par conséquent, d’ores et déjà bien intégré au paysage de l’île. « Notre objectif est d’aider le plus de familles et d’enfants possibles », insiste Edwine Lagier. Avec cette volonté affichée de contribuer à rapprocher le monde médico-social du «milieu ordinaire », comme le souligne l’association OVE Caraïbes sur son site, à « faire évoluer le regard et le comportement des personnes pour une société inclusive, accueillante, respectueuse des droits des personnes et fière de sa diversité ».
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